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17-03-2025 Vol 19

Le 19e festival littéraire international Métropolis bleu : l’appel de la littérature, rencontres et découvertes

Dans le sillon du 375e anniversaire de la ville de Montréal, le festival littéraire international Métropolis bleu de Montréal, qui se tiendra du 24 au 30 avril, se fait globetrotteur pour l’occasion et accueillera dans son giron des personnalités de multiples origines. De ces florissantes rencontres d’artistes de chez nous et d’ailleurs, Montréal rayonnera encore une fois de pleins feux. C’est autant que 301 auteurs en provenance de 11 pays qui élargiront nos frontières, pour bercer nos oreilles et confronter nos acquis, montrant encore une fois que la littérature et la poésie sont nomades.

Affiche de la 19e édition du festival Métropolis Bleu
Source: Page Facebook Métropolis Bleu

Fort de son succès de l’an passé — près de 60 000 personnes rassemblées dans les différents lieux de diffusion —, le Festival entend bien poursuivre sur son élan avec une programmation diversifiée et audacieuse qui s’organise autour de plusieurs thèmes névralgiques. À retenir parmi les grands axes : « Étonnante Slovénie », « La Poésie partout », « Dieu littérature et Société »,      « Des femmes et des Mots », et « Qui a peur du passé ? Qui a peur de l’avenir ? »

Dans l’angle « La Poésie partout », on retrouve Babel Bleu, qui consiste en une série de lectures publiques de textes de différentes langues. On vous convie à une véritable expérience plurilinguistique où la musique singulière de chaque poème résonnera dans sa langue mère. Dans ce chaos des origines, l’hébreu, le catalan, l’italien, l’arabe, le portugais, l’espagnol, le chinois, l’innu, l’anglais et le français livreront alternativement les mystères de leur art pour le plaisir de votre ouïe. La performance du 28 avril aura un cachet tout particulier puisque de grands vins du Québec et du Canada vous seront offerts pour exalter vos sens.

Pour la thématique « Étonnante Slovénie », le festival accueille des écrivains de ce petit pays né de l’implosion de l’ex-Yougoslavie, notamment le romancier Drago Jančar, pour se prononcer sur des sujets chauds. Avec What does memory mean from a writter from central Europe? et What is  Home ? les invités se relanceront sur la question de la mémoire et de la patrie, relativement à la notion d’identité nationale ou personnelle. Dénominateur des deux discussions, Jančar sera accompagné de confrères et consœurs de la Slovénie, de l’Inde, de la Croatie et d’Israël.

Pour célébrer les quarante ans de la mort de Clarice Lispector, la bouleversante romancière et nouvelliste brésilienne, le festival nous propose une exhumation de ses textes à travers la voix des comédiennes Violette Chauveau et Sophie Faucher qu’accompagnera la musique d’Antonio de Luna. En préséance, il y aura une présentation de sa vie et de son œuvre qu’orchestrera Claire Varin, l’auteur des Rencontresbrésiliennes.

Photographie de Clarice Lispector par Paulo Gurgel Valente
Source: site web de The New Yorker

Dans la lignée « Des femmes et des Mots », les spécialistes Houria Bouteldja, Chantal Maillé et Naïma Hamrouni confronteront la question du féminisme en la poussant dans ses derniers retranchements. Qu’en est-il de la valeur universelle de la notion de féminisme ? Est-il un passage obligé qui débouche sur la libération des femmes ? Et plus troublant encore, pourrait-il être une importation de l’Occident ? À l’heure du proféminisme, Le Féminisme – Un passage Obligé ? ne peut qu’abreuver le lit de ce fleuve déjà débordant du féminisme.

Sans contredit, « Qui a peur du passé ? Qui a peur de l’avenir ? » constitue la thématique la plus garnie. Parmi les événements proposés, notez Écrire, créer dans les temps troubles. Il est généralement admis que les époques troubles fondent un terreau fertile pour l’épanouissement des arts et de la littérature; à preuve, la Seconde Guerre mondiale sur laquelle la littérature n’a de cesse de serrer son étreinte. Mais qu’en est-il de la nôtre ? Une discussion qui donnera la réplique à Is WWII a limitless source of inspiration for writers ? explorant le sujet de la guerre dans la fiction et ce qui l’inspire, nommément la littérature de témoignage (mémoire, chronique, correspondance).

Assurément la plus grande prise du festival cette année, Michel Pastoureau aura pignon sur rue. Historien culturel des couleurs, Pastoureau revisite les mythes en s’attardant à ce qu’ils offrent de plus élémentaire : les couleurs de ses représentations. Successivement au musée de l’oratoire Saint-Joseph et au Musée d’art contemporain de Montréal, vous pourrez profiter de son érudition alors qu’il commentera des tableaux d’art servi devant lui en y analysant l’importance de la couleur rouge. Mais ce n’est pas tout, le public pourra profiter de son expertise lors de trois autres événements qui se dérouleront dans les derniers jours du festival.

Photographie de Michel Pastoureau
Source: site web de Babelio

Avec Mots et musiques conjugués, le grand orgue de la basilique de l’oratoire Saint-Joseph fera retentir sa musique et son souffle sacré dans la nef du sanctuaire catholique pour accompagner la lecture de textes consacrés à la figure éponyme de Saint-Joseph. Déplacement de cadre dans De Ville-Marie à Montréal, que reste-t-il des fondements mystiques de la ville ? où la romancière Monique Proulx et l’historienne Dominique Deslandres exploreront les coulisses de l’histoire de la Fondation de qui est à la base de son édification. Or, que reste-t-il de ce résidu mystique ? Ces deux événements s’inscrivent dans la thématique « Dieu, Littérature et Société ».

Pour la 10e édition de son volet jeunesse, le festival Métropolis bleu s’adjoint d’un partenariat d’envergure alors que plus de 60 bibliothèques de Montréal et de villes limitrophes participent à la promotion de la lecture chez les jeunes. Diverses activités pour toute la famille sont proposées : que ce soit dans le créneau de la lecture, de l’écriture, du chant, vous trouverez chaussure à votre pied. Retenez que le volet jeunesse démarre ses activités le 21 avril, trois jours plus tôt que le volet adulte !
Sans nul doute, l’HOTEL10 représente le quartier général du festival. En tant que lieu central des activités, il accueillera la majorité des activités programmées par le festival. Mais d’autres lieux périphériques sont également sollicités pour répondre à la myriade d’activités prévues par le festival, et dont le texte ici présent esquisse les grandes lignes.

Le festival littéraire Metropolis bleu se tiendra à Montréal du 24 au 30 avril. Pour toutes les informations, consultez leur site internet ou leur page Facebook.

 

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— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM