La septième édition du <a href= »La septième édition du festival Montréal/Nouvelles Musiques (MNM) a été lancée le 26 février dernier avec un concert unique: la pièce Atlantide de Michel-Georges Brégent a ressurgi des profondeurs pour son 30e anniversaire de création. L’ensemble de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) s’est attaqué à ce défi colossal afin de présenter pour la toute première fois une version concert de cette œuvre réputée injouable.
C’est le directeur de la SMCQ, Walter Boudreau, qui a réorchestré Atlantide avec l’aide de René Bosc. La pièce originale de Brégent a été créée en studio avec à la fois des instruments acoustiques, des échantillons numériques et des bruits de la nature. Comme il avait été le chef d’orchestre pour la création de la pièce en 1985, Boudreau était la personne toute désignée pour le rôle en 2015. Jérôme Bosc a complété le travail en ajoutant des images aux sections préenregistrées, impossibles à jouer avec les instruments acoustiques traditionnels de l’orchestre.
Atlantide est une œuvre d’une trentaine de minutes qui nous transporte dans les profondeurs de cette cité perdue mythique. La pièce a beau être longue, il n’y a pas de temps mort: l’énergie et la puissance de la musique impressionnent. Les musiciens de la SMCQ ont fait preuve d’une grande habileté technique, car non seulement certains traits étaient très difficiles individuellement, mais en plus l’ensemble des musiciens devait jouer des mélodies complètement différentes en même temps. La densité de l’œuvre est son principal atout. On comprend rapidement pourquoi cette pièce avait été déclarée injouable à l’époque.
Véritable épopée musicale, Atlantide mélange à la fois la musique classique, la musique contemporaine et la musique rock. Le duo basse électrique et batterie, vers la fin de la pièce, rappelle énormément cette dernière influence dans une rythmique complexe, avec un synchronisme qui rendrait jaloux n’importe quel band de rock progressif.
L’œuvre principale était précédée d’une pièce audio-visuelle de Yan Breuleux intitulée Tempêtes (2015), suivie d’une interprétation de la pièce pour piano préparé Daughters of the Lonesome Isle (1945) composée par le célèbre compositeur américain John Cage, puis d’un extrait du documentaire Ce soir on improvise (1974) de Raymond Gervais et Michel Di Torre.
Des trois œuvres de la première partie, on retiendra surtout celle de John Cage, inventeur de la technique du piano préparé qui consiste à insérer des objets, généralement métalliques ou en bois, sur les cordes du piano afin de leur donner une sonorité complètement différente. La pièce est vivante, rythmée et bien livrée.
C’est donc par cette première soirée réussie qu’est lancée la septième édition du festival MNM qui sera en vigueur jusqu’au 7 mars 2015. Le MNM s’adresse principalement aux amateurs de musique contemporaine, mais aussi aux mélomanes en quête de nouvelles découvertes.
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La septième édition du festival Montréal/Nouvelles Musiques (MNM) a été lancée le 26 février dernier avec le concert Atlantide, présenté à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau (300, boulevard de Maisonneuve Est, Montréal).
La programmation complète du festival est disponible sur le site officiel de l’évènement. Le festival MNM se termine le 7 mars.
Article par Philippe Lemelin. Étudiant en journalisme et musicien, passionné de cinéma et d’art en général, curieux de nature et friand de nouvelles découvertes.