J’écoute présentement le premier album de In Days of Yore, question de me remettre dans l’ambiance du concert donné jeudi dernier, le 15 mars 2012, à la Casa del Popolo, présenté lors de la huitième édition du festival Sous La Neige.
In Days of Yore
Et je dois dire que ce que j’entends me plaît. Le son de In Days of Yore se diffuse dans mon bureau comme les effluves d’une incantation sombre, par moment dramatique. L’album représente plutôt bien ce que j’ai vu sur scène jeudi. D’un professionnalisme irréprochable, le groupe a alors déployé une belle énergie et surtout un son limpide et large. Un son où chaque chose a sa place, où chaque musicien travaille pour l’ensemble, en mettant son ego de côté afin de mieux servir la musique.
L’atmosphère presque lugubre de la musique de In Days of Yore contrastait d’ailleurs grandement avec la personnalité pétaradante de la chanteuse Carolyne La Branche qui essayait tout au long du spectacle de tempérer sa visible propension au « trash » afin de conserver un fil conducteur entre les pièces.
Give Me Something Beautiful et Maxime Robin
La performance de In Days of Yore a été précédée par celles de Give Me Something Beautiful et Maxime Robin.
Le premier groupe proposait un mélange de folk et de post-rock planant et très nuancé. Jouant beaucoup avec le volume, l’intensité et les sonorités, leurs très belles compositions n’étaient cependant pas toujours avantagées par les arrangements proposés. En effet, les musiciens, particulièrement le batteur, en faisait souvent trop, s’essayant à des partitions inutilement compliquées qui délayaient malheureusement les qualités indéniables de leur musique.
Leur représentation suivait celle de Maxime Robin, un nom qui circule beaucoup dans les médias depuis un certain temps, puisque le fruit de sa collaboration avec Gabriel Galarneau, alias McPhyllis, fait partie de la cuvée 2012 des Francouvertes.
On comprend aisément pourquoi: le musicien s’avère être d’une grande inventivité, travaillant à l’aide de son échantillonneurs avec des rythmes hip-hop très lents, rappelant parfois Prefuse 73, mais en plus pesants et avec une propension certaine pour les sonorités solennelles et les « samples » d’orchestres symphoniques, militaires ou autres.
Le festival Sous La Neige présente des concerts jusqu’au dimanche 18 mars.
Article par Gabriel Vignola. Il aime le gros son, mais aussi la délicatesse… Le verre ciselé par l’orfèvre… Il aime qu’on se lance, qu’on s’attrape et qu’on s’arrête, devant une toile, un livre ou un panneau de signalisation.