Marianne Brisebois publiait en mai dernier son roman Tant que ce sera l’été, qui était d’ailleurs l’une de nos suggestions de lecture pour le 12 août « j’achète un livre québécois ». Nous y faisions la connaissance d’Emma et de Gabriel, deux jeunes adultes issus d’une secte montréalaise. Dans ce premier tome, nous plongions directement au cœur de l’action alors que les deux protagonistes prenaient la fuite, laissant tout derrière eux. Ils profitent ensuite de leur été en Gaspésie, où Gabriel s’était réfugié quelques années plus tôt, pour commencer leur réhabilitation. Ils délaissent tranquillement les chaînes que leur avait imposées la Cité pour apprendre à vivre librement. Emma et Gabriel découvrent alors peu à peu leur réelle identité et vivent des expériences communes pour des jeunes de leur âge. Alors qu’iels pensent avoir laissé la secte derrière elleux pour de bon, iels reçoivent un coup de téléphone bouleversant : un suicide collectif a fait rage dans la Cité.
« Mais l’automne est arrivé il y a une heure, dans cette pièce trop neutre où j’ai dû réveiller les vieux démons[1]. »
Le deuxième tome nous ramène aux côtés d’Emma et de Gabriel, qui sont, cette fois-ci, à Montréal afin de se faire interroger au sujet de leur ancienne secte. Bien qu’iels pensaient enfin vivre paisiblement, les deux protagonistes se retrouvent plutôt plongés au cœur d’une enquête qui cherche à déterminer si l’acte de 48 membres de la Cité était un suicide collectif ou une tuerie de masse. Comme Emma et Gabriel ne sont plus des membres officiels de la Cité, les enquêteur·euse·s leur demandent de collaborer afin de mettre au jour les hauts dirigeants et de tenter de dissoudre la secte une bonne fois pour toutes. Les deux protagonistes sont confrontés à plusieurs de leurs anciennes fréquentations, qui entrainent avec elles de lourds souvenirs. Devant sa sœur, qui est toujours membre de la Cité, Emma réalise à quel point Gabriel et elle ont fait du chemin. Cette dernière, qui aurait souhaité offrir son pardon à Emma et ainsi la réintégrer à la Cité, empêche d’ailleurs le retour tant attendu des deux ami·e·s en Gaspésie. En effet, elle met Emma sur la sellette en disant aux enquêteur·euse·s que cette dernière est la responsable du meurtre de Francis Charbonneau, aussi connu sous le nom de Nathaniel au sein de la secte. C’est à ce moment que l’action débute réellement puisque cette accusation entraine les protagonistes au cœur d’une tempête déchaînée dans laquelle iels devront prouver leur innocence hors de tout doute raisonnable.
Ce deuxième tome de la série nous replonge donc dans l’amitié fusionnelle d’Emma et Gabriel, dans leur volonté de retrouver leur quiétude gaspésienne et dans leur désir de vivre pleinement et librement.
[1] Marianne Brisebois, Mais l’automne est arrivé, Montréal, Hurtubise, 2023, p. 23.
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Brisebois, Marianne, Mais l’automne est arrivé, Montréal, Hurtubise, 2023, 376 p.