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17-04-2025 Vol 19

Coup de cœur francophone : Bratsch, des nomades en chanson

Ce mardi 6 novembre, dans le cadre de la 26e édition de Coup de Cœur Francophone, le groupe français Bratsch a enchanté le public du Club Soda. Cette escale à Montréal faisait partie d’une tournée québécoise de 12 concerts qui a eu lieu d’octobre à novembre.

Credit photo: Eric Vernazobres
Credit photo: Eric Vernazobres

Dans la salle comble du Club Soda, mardi soir, le groupe Bratsch a gratifié le public montréalais de plus de deux heures de voyages à travers l’Europe. De Paris à Barcelone, en passant par Berlin ou Bucarest, le groupe nous a présenté ces villes aux mille facettes à travers des chansons et des pièces instrumentales enchanteresses et entraînantes. Tout au long du spectacle, Bruno Girard a fait chanter son violon et Nano Peylet sa clarinette, pendant que leurs acolytes faisaient danser le public à grand coup d’accordéon ou de contrebasse, tandis que Dan Gharibian, épatant à la guitare, faisait remuer les têtes. Un sacré moment de vie et de fête! Bratsch, c’est comme une grande claque dans la gueule, qui vous réveille et vous fait danser.

Bratsch, c’est avant tout un quintette de musiciens hors pair, Dan Gharibian à la guitare, Bruno Girard au violon, Théo Girard à la contrebasse, Nano Peylet à la clarinette et Francois Castiello à l’accordéon. De la musique grecque, arménienne, yiddish, du Jazz manouche, à la Musette et au free jazz, c’est cet incroyable métissage, qui, dès leurs premiers succès dans les années 70, a mis Bratsch aux premières lignes de ce que l’on appelle aujourd’hui, la World Music.

Né dans les années 70, Bratsch a su, au fil des années se façonner et élargir ses influences. C’est à partir des années 90 que le groupe prend un tournant différent, et quitte une période dite « traditionnelle » pour entrer dans une ère nouvelle, où le métissage est poussé encore plu loin, preuve de la curiosité grandissante de ces musiciens hors pair. Le groupe a alors connu un succès bien mérité, chose qui lui a permis de se maintenir, jusqu’à aujourd’hui, en position de chef de file de la World Music.

Bratsh a achevé sa tournée au Québec le 9 novembre, à Longueuil, au Théâtre de la ville.

De L’harmonica, en veux-tu en voilà !

C’est le groupe d’Harmo qui a ouvert le bal, cet original quartette d’harmonica (diatonique, chromatique, basse et à accord) a gratifié le public d’un show original, mettant bien la table pour la performance de Bratsh.

Dès leur entrée en scène, stupéfaction dans l’assistance, l’un des membres du groupe porte un harmonica de 80cm, un autre, un gros harmonica rectangulaire. Il s’agit, pour le premier, de l’harmonica à accord, permettant de jouer des accords complets et ainsi de servir d’accompagnement. L’autre est l’harmonica bas, très grave, qui sert à structurer rythmiquement l’ensemble, tandis que les diatoniques et chromatiques soufflent les mélodies. Ces différents types d’instruments permettent au groupe d’explorer des timbres très divers, de contourner l’utilisation classique de l’harmonica. On a, au final, eu droit à un incroyable mélange de sonorités, permettant l’exploration de thèmes klezmer et manouches. S’il faut saluer l’originalité de ce groupe, on peut toutefois trouver le tout un tantinet répétitif, dû aux contraintes imposées par l’instrumentation. Mais au final, ça vaut le coup, et on en sort ravie.

Montréal peut se targuer d’avoir ce genre de groupe quasi unique et on souhaite une très bonne continuation à celui-ci.

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Coup de cœur s’est achevé ce dimanche 11 novembre, et sera de retour l’an prochain pour sa 27e édition.

Article par Simon Mauvieux.

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