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17-03-2025 Vol 19

Entrée remarquée du Mile Ex End Musique Montréal dans le monde des festivals

La dernière fin de semaine avant la rentrée marque l’apparition d’un nouveau festival à Montréal. Le Mile Ex End Musique Montréal, qui a lieu sous le viaduc Van Horne, regroupe des artistes de tous les genres dans un décor inédit. L’alignement comportant autant d’artistes émergents qu’accomplis, c’est une belle occasion d’élargir son répertoire tout en étant assuré de la rentabilité de son investissement.

City and Colour au Mile Ex End Musique Montréal

C’est de façon plutôt tranquille que débute le festival. Le premier concert se déroule sur la scène Van Horne. Celle-ci est très petite et située en retrait, créant un climat plus intime, personnel. Une foule éclatée, composée de gens de tous âges, tape du pied tranquillement au rythme de Maude Audet. On ne peut pas parler d’une ouverture fracassante, mais la prestation sincère de la chanteuse québécoise a certainement su épingler un sourire sur le visage des premiers spectateurs.

On migre ensuite vers la scène Mile End, où le groupe Adam Strangler en est à ses derniers préparatifs. Dès le premier morceau, un rythme énergique et une bassline accrocheuse annoncent une performance plus entraînante que la première. Toutefois, l’interaction entre les artistes et leur auditoire est limitée et le niveau d’énergie de la foule n’est pas beaucoup plus élevé qu’au premier spectacle.

Gus van Go du collectif Megative

C’est après une petite pause que je me dirige vers la plus grande des trois scènes, la scène Mile Ex. Une très belle surprise m’y attend et elle porte le nom de Megative. Dès le départ, les membres du collectif de Brooklyn convient les gens à s’approcher d’eux. Leur insistance porte ses fruits et bientôt, ils ont toute l’attention de leur auditoire. Leur musique aux fortes influences reggae est imprégnée de leur énergie et la foule ne peut s’empêcher de bouger. Le bassiste y est certainement pour quelque chose: il danse comme un déchaîné d’une extrémité à l’autre de la scène. Plus tard, le groupe nous présente un morceau spécial visant à critiquer l’administration Trump. Il s’intitule The Lunatics Have Taken Over The Asylum, titre assez explicite pour que l’on saisisse l’essence de la critique sans trop d’effort. Megative s’amuse même à faire chanter le refrain à la foule, autant en français qu’en anglais. Définitivement une très belle découverte, je recommande à quiconque de jeter un coup d’œil à leur œuvre.

Busty and the Bass sous le viaduc

De retour à la scène Mile End, j’arrive à me tailler une place au premier rang pour Busty and the Bass. La formation montréalaise entame sa prestation avec son récent single Memories and Melodies, un rap au rythme entraînant. Ils enchaînent ensuite les morceaux avec un plaisir contagieux, qui s’étend bientôt à la foule. Du funk au hip-hop, en passant par le soul, les neuf musiciens surprennent par leurs arrangements musicaux impeccables et leur son singulier. Au milieu du spectacle, le chanteur annonce que les prochains morceaux seront issus de leur prochain album, Uncommon Good, ce qui ajoute une touche d’exclusivité à l’événement. Le band recommence ensuite à nous faire danser sur Closer, piste qui rappelle Michael Jackson, avant de nous émouvoir avec Things Change. Décidément, Busty surprend à chaque nouvelle chanson. C’est à mon plus grand dam que se termine ce qui sera ma prestation favorite du festival, mais les artistes prennent le temps de discuter avec admirateurs et amis sur le côté de la scène.

De retour à la grande scène, City and Colour fait son entrée. Le groupe satisfait les attentes en livrant une solide performance. Le chanteur Dallas Green est doué d’une voie unique, qui est supportée par un côté instrumental bien équilibré. Le tout est agrémenté des chants de la foule, ce qui crée une ambiance fort agréable pour terminer la soirée.

Le lendemain, la température est peu propice à la tenue d’un événement comme celui-ci. Il fait froid, l’eau ruisselle sous le viaduc, mais les gens se présentent quand même avec la ferme intention d’avoir du plaisir.

Le premier spectacle auquel j’assiste est celui de la vocaliste jazz Gabrielle Shonk. Sur une trame toute en nuances musicales, elle chante avec une voix incroyablement juste et contrôlée. Les musiciens qui accompagnent la chanteuse sont aussi très talentueux et ils réussissent à me faire oublier la pluie.

Sous le viaduc le soir du 3 septembre

Je passe le reste de la journée à me promener sur le site, sans vraiment écouter un groupe en particulier. Le soir, je me dirige vers la scène destinée à Patrick Watson. Toutefois, n’étant pas un grand fan, je me dirige rapidement vers la grosse scène pour avoir une bonne place pour Godspeed You! Black Emperor. J’avais entendu parler quelques fois de ce groupe, sans toutefois réellement prendre le temps de l’écouter. J’ai été agréablement surpris par la qualité de la représentation. Les arrangements musicaux subtils jumelés aux projections sur le fond de la scène contribuent à créer une atmosphère particulière, presque irréelle. Toute cette mise en scène contribue à transformer ce qui aurait pu être un simple spectacle en expérience.

Je ressors du festival avec une grande satisfaction. J’ai pu y découvrir des artistes formidables et en apprécier certains qui faisaient déjà partie de mon répertoire. J’attends avec impatience la deuxième édition et recommande fortement de jeter un coup d’œil à l’événement !

Crédit photographique : Ulysse Bouchard Lemerise et Frédérique Ménard Aubin

Article par Samuel DesRoches.

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