Lundi. 12 mai. 19h30. Club Soda. C’est dans ce temps et cet espace que les trois finalistes des Francouvertes livreront leur tour de chant. Julie Blanche, Deux pouilles en cavale et Philippe Brach croiseront le micro lors de la 18e édition de ce concours ayant fait découvrir de multiples talents. Les protagonistes ont discuté avec l’Artichaut de l’importance que leur donnera cette visibilité. Ils sentent une frénésie, un plaisir intrinsèque d’avoir franchi toutes ces étapes, peu importe les résultats du concours. Une bonne tape dans le dos pour la confiance en soi. Entretiens avec ces braves artistes.
Julie Blanche
C’est une voix douce et posée qui nous attend à l’autre bout du fil communicant. «J’ai chanté toute mon enfance, avec 50 autres personnes. J’ai toujours su que c’était ce que je voulais faire, mais je ne voulais pas que le focus soit sur moi.» Malgré tout, Julie Blanche s’est fait a l’idée. «Mes chansons sont personnelles, c’est mon élément.» Elle a su qu’elle devait donc se retrouver au premier plan.
Selon elle, ses chansons sont majoritairement tristes. Elle souhaite que son matériel «emmène les gens à entrer en eux, à ressentir les trucs plus difficiles pour mieux purger le moment». Les textes doivent «laisser place à l’imagination, être authentiques et sincères et inspirer l’introversion». Ses objectifs sont d’écrire ses propres textes et d’enregistrer un album à la fin de l’été.
Deux pouilles en cavale
Un ton rieur et calme, un nom humoristique choisi pour décrire leur démarche artistique. Oui, Deux pouilles en cavale souhaite nous informer que leur son est « pouilleux», «sale» et en cavale puisqu’il s’agit «d’un rythme effréné et d’un style expéditif».
La motivation est profonde pour ce groupe formé de Nicolas Gosselin, Simon Gauthier et Pascal Rousseau. «C’est facile pour nous de créer ensemble, ça prend tout son sens de se retrouver sur scène pour partager la chimie», nous précise Rousseau. L’expérience est pour eux «plannante»; se présenter devant la foule demande une «rigueur technique et mentale» qu’ils apprécient.
Ils décrivent leur musique comme étant des «textes lourds satyriques». Ils aiment ne pas se prendre au sérieux et briser les structures habituelles des chansons.
Peu importe l’issue de cette finale, un nouvel album sortira début juin et de nombreux spectacles sont prévus cet été.
Revenu de deux jours dans le bois, Brach n’est pas d’un naturel stressé. Calme et affable, il répond aux questions simplement. Son dernier disque le présente avec un lynx en mains. Il réplique alors qu’il est un «tripeux d’animaux» et qu’il regarde les nombreux documentaires traitant de ces espèces. Tel qu’il le répond sans détour, c’est «crissement plus facile avec les animaux, il n’y a pas de bullshit». On lui demande alors si on peut le citer textuellement, et la réponse fuse «oui, j’assume».
Pour lui, «la création se fait par nécessité, alors que la scène est par pur plaisir. Ça me nourrit, c’est complètement vivant et grisant». Il croit être mieux écouté en chantant qu’en parlant, mais pas nécessairement mieux entendu. Il use de la «distraction de la musicalité» lorsque les textes deviennent plus lourds. Il souhaite livrer plus d’un message via sa musique, dont celui de «s’abandonner et de suivre son instinct».
Que le meilleur gagne est souvent la formule de circonstances, mais étant tous de bons humains, nous leur souhaiterons plutôt une bonne continuation!
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La finale des Francouvertes a lieu ce soir au Club Soda à 19h30.
Article par Catherine Lamoureux.