L’enseigne décorée de néons du Café Cléopâtre nous accueillait le jeudi 10 novembre dans la mythique institution montréalaise. Des lumières rouges et vertes illuminaient les visages des personnes qui arrivaient dans la salle au même rythme que la musique aux accents pop des années 80. Un pilori et une cage décoraient la salle figée dans le temps de la Main et des histoires, de Michel Tremblay. L’endroit était tout indiqué pour le lancement de Caresses magiques II, projet éditorial féministe qui recueille et diffuse des témoignages de femmes de tous âges au sujet de leur sexualité.
![Photographie prise lors du lancement au Café Cléopatre. Crédit: Camille Gladu-Drouin Source: Site web Baron mag [http://www.baronmag.com/2016/11/lancement-caresses-magiques-tome-2/]](http://artichautmag.com/wp-content/uploads/2016/11/MTQyODYwMTY4MDMwMzMyNjk5-1.jpg)
Crédit: Camille Gladu-Drouin / Site web Baron mag [http://www.baronmag.com/2016/11/lancement-caresses-magiques-tome-2/]
Alors que la salle était bien remplie de gens qui discutaient ou qui dévoraient déjà le livre, Sara Hébert et Sarah Gagnon-Piché, les créatrices du projet, sont montées sur scène remercier les personnes présentes et toutes les collaboratrices du projet. La soirée de lectures a commencé avec une comédienne, affublée d’une cagoule. Elle représentait « la force anonyme de Caresses magiques ». Cinq lectures de textes, pigés dans le livre, se sont ensuivies. On y parle de masturbation, de fantasmes, de désirs et d’orgasme. Les textes sont tantôt comiques, tantôt sérieux. À plusieurs moments, des rires fusent dans la salle, et parfois un certain silence s’installe. Toujours, on sent une authenticité incroyable qui émane des textes, il n’y a aucun cliché ou préjugé. Sara Hébert a même déclaré après les lectures qu’elle ne pensait pas que les filles allaient dévoiler « leurs plus terribles secrets ». Mais oui, et ça fait du bien ! L’initiative touche visiblement à une corde sensible, on aime entendre d’autres filles qui avouent avoir de la difficulté à jouir en couple ou qui dévoilent leurs fantasmes sans gêne. La soirée était aussi teintée d’un baume féministe. « Mon principe féministe premier est d’avoir un orgasme », scande Sarah Gagnon-Piché lors d’une lecture. L’affirmation est alors suivie par un fuck yeah bien senti d’une spectatrice et les applaudissements de toute la salle.
Cette exploration et cette réappropriation de la sexualité des femmes sont au cœur du projet qui en est à sa deuxième édition. Sous le thème de « Mécaniques mentales », les créatrices ont demandé aux femmes de s’interroger sur les mécanismes sous-jacents à leur sexualité. Les auteures sont invitées à raconter, à s’expliquer, à comprendre et à dénoncer certains aspects encore tabous de la sexualité des femmes. Après avoir créé un fanzine en 2014, avec leurs propres témoignages, les créatrices ont poussé l’expérience plus loin en lançant en 2015 un premier appel de textes. Surprises par le nombre de textes reçus, elles ont fait un deuxième appel l’année suivante afin de publier, du même coup, un deuxième livre. Certains textes sont même disponibles sur leur blogue.

Source: page Facebook Caresses magiques
Le lancement a certainement réchauffé le cœur des gens en ce mois de novembre. La lecture de textes a réussi à nous titiller l’esprit. Nous ne rêvons qu’à nous enrouler dans une couverture et lire les 28 témoignages. De plus, le projet se prend comme une bouffée d’air frais et d’espoirs dans le contexte actuel de la prise de conscience collective d’une culture du viol. Merci Caresses magiques !
Pour découvrir le collectif Caresses magiques, consultez leur site web ou leur page Facebook.
Critique à suivre…
Caresses magiques, « Mécaniques mentales », Collectif Caresses magiques, Montréal, 2016, 132 pages.
Article par Florence Dancause.