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17-03-2025 Vol 19

Lancement de Quelques lieux de Constance de Catherine Lavarenne. Une opération littéraire couronnée de succès.

Dans la foulée de la publication du premier roman de Catherine Lavarenne Quelques lieux de Constance dont vous pouvez lire la critique de l’Artichaut, la petite équipe des éditions de l’Héliotrope invitait en grande pompe ami.e.s, familiers et curieu.ses à venir festoyer en l’honneur de l’écrivaine dans la petite niche de la librairie du Square d’Outremont. Le rendez-vous, qui avait lieu mardi le 27 avril dernier, fut un succès sur toute la ligne alors qu’une multitude fourmillait les planches de la librairie, dans une ambiance accueillante que reflétait parfaitement la personnalité de la célébrée.

Le choix de la librairie du Square, de la succursale d’Outremont, montre encore une fois la volonté de ses copropriétaires Jonathan Vartabedian et Éric Simard de participer à la vie culturelle montréalaise, comme en fait foi leur proactivité dans le domaine. Après la fermeture de la librairie d’Outremont et la relocalisation de L’écume des jours dans Villeray, il manquait à la biblio-diversité d’Outremont une librairie francophone à laquelle l’ouverture récente de la succursale d’Outremont allait pallier. Depuis le 20 octobre dernier, elle apporte cette bouffée d’air frais en alimentant la biblio-diversité, conjointement avec sa jumelle de Saint-Denis, tout en priorisant l’organisation d’évènement littéraire comme le lancement susdit.

Entretien entre Annie Goulet (à gauche) et Catherine Lavarenne (à droite). Source: l’Héliotrope

Dès le départ, la foule est abondante, jouant, quelque fois et malgré elle, du coude pour frayer la voie au nombreux curieux.  Certains, parmi ceux qui se procurent le livrent, profitent de la présence de l’écrivaine pour dédicacer leur livre ou simplement pour s’entretenir avec elle. Le tout reste dans la sobriété. Par la suite, un entretien s’amorce entre Catherine Lavarenne et Annie Goulet, responsable de l’édition à l’Héliotrope, qui a accompagné l’écrivaine durant son processus littéraire. Une conversation intime et naturelle, dont nous retenons quelques points :

  • L’écrivaine confiait que son rapport au bilinguisme fut essentiel à l’écriture de son roman. Fait important à noter puisque les quelques mentions du sujet sont en périphérie de l’histoire pour ainsi dire, dans la traduction libre d’une chanson de Tom Waits par exemple, ou dans l’absence marquante d’une mère anglophone aussitôt remplacée par une autre, francophone cette fois-ci.

 

  • Il y aurait, selon l’écrivaine, une madame Padoie dans la vie de tout le monde, c’est-à-dire une personne dans laquelle et par laquelle nous trouvons à écrire notre histoire, car au fond Quelques lieux de Constance peut se résumer dans ces grandes lignes : notre histoire, celle que nous écrivons souvent sans nous en rendre compte, s’entrecroise, se mêle et se construit avec celle des autres, inconnus comme familiers; et c’est dans ces rencontres, dans cette prospection de l’autre, que nous prenons conscience de qui nous sommes.

 

  • À savoir quel objet elle ferait vivre si elle le pouvait, Catherine Lavarenne répond par une contre-question : quelle est cette manie de croire que les objets sont inanimés ? insistant sur le sens qu’ils prennent pour nous dans la vie tous les jours. En quelque sorte, la quête de Constance n’est pas si différente de la sienne. En tant qu’écrivaine, elle aussi attrape les détails, capte les moments, réanime la symbolique des objets.
La librairie du Square. Crédit: Krystel Bertrand

Terminons avec l’équipe de l’Héliotrope, dont le succès enviable fait oublier la jeunesse. Depuis près de douze ans, leurs publications arpentent les murs des librairies, toujours habitées de ces «voix singulières» qui font leur charme, auxquelles celle de Catherine vient s’ajouter aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que si difficile que soit le métier d’auteur au Québec (très peu vivent de leur droit d’auteur), celui d’éditeur n’est pas sans embûches: c’est dans l’ombre qu’il opère, de concert avec les écrivains et écrivaines, pour nous offrir cette abondante moisson littéraire que représente la littérature de chez nous. Profitons de ce moment pour les saluer bien bas !

Quelques lieux de Constance de Catherine Lavarenne, maintenant en vente chez la plupart des librairies indépendantes.

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM