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17-04-2025 Vol 19

L’Artichaut Détective : Une soirée à Missions Morpheus

Soirée d’escapade pour l’équipe de l’Artichaut, qui était invitée le jeudi 23 février à Missions Morpheus, le nouveau jeu d’évasion montréalais. Pour rappel, un jeu d’évasion consiste en une série d’énigmes disséminées à travers plusieurs pièces, chaque énigme permettant aux joueurs de progresser vers la fin du jeu. D’origine asiatique, le concept a fait son petit bout de chemin jusqu’au Québec, où on a assisté à l’apparition de nombreux établissements dédiés aux jeux au cours des dernières années.

Missions Morpheus est l’enfant de quatre artistes québécois, soit Pascal Contamine (comédien, metteur en scène et auteur, à la tête du projet), Fruzsina Lányi (conceptrice de costumes, des décors et des accessoires, en charge de la direction artistique des différents tableaux), David Boutin (comédien, en charge des communications et des éléments électroniques) et Martin Vaillancourt (comédien multidisciplinaire, en charge de la direction technique). Se démarquer étant essentiel dans le milieu des jeux d’évasion, l’équipe de Missions Morpheus a fait le pari d’ajouter un petit plus à l’habituelle série d’énigmes décousues des jeux d’évasion traditionnels en proposant des histoires et des salles conçues pour évoquer l’esthétique de grands réalisateurs.

Crédit photo : Martin Desgagné

Missions Morpheus propose actuellement deux scénarios, chacun inspiré par l’imaginaire d’un réalisateur célèbre : Babel, inspiré de l’œuvre d’Alejandro Jodorowsky, et Domination, inspiré de celle de David Cronenberg. Un troisième scénario, Atlantis, basé sur l’univers de Stanley Kubrick, est en cours de préparation et sera ouvert au grand public plus tard ce mois-ci. Des scénarios supplémentaires, basés sur l’œuvre de Tim Burton et de Terry Gilliam, sont également en cours de préparation. Ne pas être familier avec l’œuvre de ces cinéastes n’affectera pas l’expérience, mais le cinéphile aguerri saura apprécier les références à ses cinéastes préférés.

Pour cette initiation à Missions Morpheus, l’équipe de l’Artichaut a opté pour le scénario Domination. Après les quelques consignes de base, nous fûmes conduits dans une antichambre où notre mission (acceptée avec enthousiasme) nous fut dévoilée : un certain Alejandro Flores, fils d’un délégué de l’ambassade péruvienne, disparu depuis un certain temps, a été découvert résidant dans un entrepôt abandonné, ne sortant que pour de brèves courses. Lors d’une de ces courses, un agent allait faire diversion pour permettre à de courageux et perspicaces espions (nous!) de s’introduire dans l’entrepôt et mettre les choses au clair. Nous n’avons qu’une heure avant le retour de Flores : une heure pour faire la lumière sur les raisons de son séjour dans cet endroit lugubre. Le chronomètre est lancé et nous pénétrons dans une première pièce. Laissés à nous-mêmes (avec un walkie-talkie pour demander l’indice occasionnel à notre maître du jeu, qui suit notre évolution à l’aide de caméras), il faut travailler vite et bien si nous voulons progresser. La communication entre les membres de l’équipe devient rapidement essentielle, chacun tentant de résoudre sa portion d’énigme et de mettre les indices en commun.

La réussite de l’équipe de Missions Morpheus fut à plusieurs niveaux : d’abord, la création d’une atmosphère immersive et envoûtante, qui nous fait rapidement entrer de plain-pied dans une histoire (qu’on se gardera de trop ébruiter, histoire de maintenir l’effet de surprise) impliquant une vaste conspiration politique. Divisée en trois pièces, la mission propose des environnements variés et ingénieux, qui s’emboîtent astucieusement avec les énigmes. L’histoire, révélée organiquement par les indices, dynamise le processus, qui s’élève au-dessus d’une simple partie de devinettes. En moins de deux, nous nous prenions au jeu, lancés dans une folle course contre la montre.

Le sort du monde était entre nos mains – Crédit photo : Missions Morpheus

En ce qui concerne les énigmes, elles furent suffisamment retorses pour garder nos quatre cerveaux en ébullitions pour l’entière heure que dura l’aventure, mais assez simples (après quelques minutes de réflexion et – admettons-le – quelques précieux indices livrés par walkie-talkie) pour éviter la frustration et la perte de rythme. Messages cachés, codes secrets, labyrinthes, indices cachés dans le décor : tous les types d’intelligence étaient sollicités pour trouver la clé du mystère.

L’heure de l’aventure devait passer à vitesse grand V, et nous dûmes malheureusement nous avouer vaincus par le temps avant d’avoir pu résoudre la dernière série d’énigmes. Rien pour nous dépiter cependant : l’aventure fut des plus réjouissantes, et nous aurions volontiers enchaîné sur une nouvelle enquête. C’est le sourire aux lèvres et les cerveaux toujours en effervescence que nous avons quitté les locaux de Missions Morpheus. Mission accomplie!

Missions Morpheus est situé au 6963 de la Plaza St-Hubert. Consultez leur site web pour plus d’informations et faire vos réservations.

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM