Étant donné qu’on vend Rose des vents comme une histoire d’été, je me suis attaquée à cette lecture dès que le mercure a grimpé de quelques degrés. J’avais bien hâte d’entamer cette lecture, étant une grande admiratrice de la plume de Valérie Chevalier, à la fois douce et empreinte de sagesse.
Après avoir fait la lecture des romans Théorie du drap contour et Les petites tempêtes ainsi que de la saga Tu peux toujours courir, j’avais bien hâte de voir ce que nous réservait le tout nouveau livre de Valérie Chevalier. Dans ses romans, l’autrice met en scène des protagonistes dont le quotidien se modifie pour laisser place à la conception d’une théorie sur l’amour, au sens de l’amitié ainsi que de la quête et de la construction de soi.
L’autrice, titulaire d’un baccalauréat en communication (télévision) à l’UQAM, manie les mots avec prouesse. Rose des vents m’a fait faire un saut dans le passé en me replongeant dans mes souvenirs de la fin du secondaire, étape cruciale dans la vie d’une adolescente. Cette période exaltante est un cocktail explosif d’événements qui permettent de découvrir notre identité. Malgré la présence des béguins, du bal de finissants et d’un summer fling, Valérie Chevalier a su ne pas se livrer aux clichés et offrir un récit attendrissant sur le passage à la vie adulte. Les transformations corporelles, le développement de la personnalité, les changements de l’entourage et la perte de repères exposent les jeunes lecteur·rice·s à l’évolution – à la fois magnifique et effrayante – qui les attend.
Rose est une jeune ado qui ne veut pas vivre avec des regrets. Sa mère, emportée par le cancer du sein, lui avait dit un jour que, selon elle, il valait mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets. C’est pour cette raison qu’elle établit une bucket list qui lui permettra de se réaliser. Souhaitant devenir avocate, elle met ses talents en action et tente de convaincre son père de la laisser voyager seule jusqu’en France, où elle irait visiter la meilleure amie de sa mère. Comme il refuse, elle se lance sur le prochain point sur sa liste : avouer son amour à Hakim. Cette grande révélation n’aura toutefois pas l’effet escompté et aura aussi des répercussions sur le déroulement de ses dernières semaines au secondaire. Voyant la fâcheuse situation dans laquelle se trouve sa fille et toutes les émotions occasionnées par cette déclaration d’amour, le père de Rose décide finalement de lui faire cadeau d’une expérience qu’elle n’oubliera jamais. Rose s’envole alors pour la France, où elle vivra un périple qui lui permettra de se remettre en question et de se découvrir. Après tout, ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?
Encore une fois, je termine ma lecture sous le charme de la plume de Valérie Chevalier, la gorge nouée par cette histoire toute en simplicité qui met en lumière l’identité florissante des adolescent·e·s. Le récit propose une multitude de réflexions contemporaines comme les interrogations quant à son orientation sexuelle, les questionnements sur ses valeurs et les répercussions entrainées par l’absence d’une figure maternelle pendant cette étape de vie cruciale. Le roman offre un magnifique modèle de courage, d’ouverture d’esprit et de laisser-aller.
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Chevalier, Valérie, Rose des vents, Montréal, Hurtubise, 2023, 264p.