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19-05-2025 Vol 19

S’entraîner par le rire. La LIM chante et compte!

La Ligue d’Improvisation Montréalaise (LIM) a présenté dimanche soir le spectacle La LIM chante et compte!, une histoire mise en scène par Frédéric Barbusci et inventée  à mesure par de talentueux improvisateurs. Une soirée Coup de cœur francophone en mode humour.

Une improvisation mixte, ayant pour thème «Raymond Thibault, le grand chanteur, est mort: hommage à un grand artiste» et d’une durée de deux heures. Nombre de joueurs: illimité. Catégorie: chantée et à la manière de Lance et compte! Accessoire: Les Wonder-trois-quatre. Sans cocus.

La LIM
La LIM

Les habitués de la LIM savent que le rire est au rendez-vous au Cabaret Lion d’Or chaque dimanche soir, alors que les improvisateurs de la ligue montréalaise amusent la galerie, parfois de manière courte et simple, parfois par de longues histoires. Ceux qui découvraient ces jeunes talent en sont ressortis les larmes aux yeux et les joues douloureuses d’avoir trop ri.

Le scénario, imaginé par Frédéric Barbusci, était digne des grands films américains. Un producteur un peu véreux amoureux de la femme de son artiste le plus vendeur décide de se débarrasser de ce dernier et profite de sa mort pour se faire de l’argent grâce à un album hommage. Malheureusement pour lui, ses tueurs à gages ne sont pas des plus doués et Raymond Thibault, cible désignée, réussi à s’enfuir. Deux fois. Le tout finit dans un bain de sang hollywoodien; producteur, artiste et femme avare ne s’en sortiront pas. Bref, action, drame et humour décapant étaient au rendez-vous.

Crédit photo: Marie-Audrey Perron
Crédit photo: Marie-Audrey Perron

La création fictive d’un album a permis aux improvisateurs de se laisser aller complètement au niveau musical. Des chansons souvent sans queue ni tête, aux paroles douteuses, mais plutôt amusantes. Tous les styles y sont passés. Du  rap à la ballade, en passant même par la variété anglaise et espagnole. Un grand défi pour les artistes, puisque le technicien et le producteur, messieurs LeLouis Courchesne et François Gilbert, leur lançaient des indications à la toute dernière seconde. Un simple «J’ai bien aimé vos jeux de bras» et ils étaient obligés de danser sur scène. Un résultat comique et assez bien défini, étonnamment.

La LIM permet également d’observer de jeunes improvisateurs au talent fort prometteur qu’il ne serait pas difficile d’imaginer dans quelques années à la LNI ou à la télévision. Mathieu Bouillon, découverte de la soirée, interprète de l’artiste plus ou moins mort, est celui qui a généré le plus de fous rires. Avec des répliques telles que «Qui êtes-vous, bijou de Corée?» ou «Je n’étais qu’une chanson avant Ginette Reno», je suis tombée sous le charme. Un coup de cœur également pour le talent de François Gilbert qui semblait s’être largement inspiré de René Angelil, mais qui a gardé sa ligne directrice et une énergie remarquable sur scène. De fait, le seul commentaire négatif reviendrait à Nicolas Michon qui avait bien composé son rôle, mais qui criait un peu trop; faisant en sorte que l’on perdait ses paroles à certains moments.

Il faut également mentionner le travail formidable des Wonder-trois-quatre, le band invité, sous la direction d’Éric Desranleau. Il n’est pas toujours évident de suivre des jeunes survoltés en pleine création spontanée. Pourtant, le groupe a réussi à le faire avec brio. Jamais surpris, jamais en retard, ils ont su improviser des musiques complexes et diversifiées. Le complément parfait à une troupe d’improvisateurs hilarants.

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La LIM se produit tous les dimanches soirs au Cabaret Lion d’Or jusqu’au mois de mai. Entrée : 10$.

Les Wonder-Trois-Quatre se produiront au Cabaret du Mile-End le 24 novembre prochain.

Coup de cœur francophone se poursuit jusqu’au 17 novembre.

Article par Marie-Audrey Perron. Amoureuse du théâtre et amie fidèle de la musique tous styles confondus, Marie-Audrey Perron étudie présentement à l’UQÀM en Communications profil journalisme.

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