Près de dix ans après Bus Palladium — une comédie dramatique qui suivait un jeune groupe de rock français à ses débuts et qui sentait bon les années 80, les perfectos en cuir et la bière (avec les acteur·rice·s Marc-André Grondin, Arthur Dupont, Jules Pélissier, Abraham Belaga, Elisa Sednaoui et un tout jeune François Civil) —, l’acteur, scénariste et réalisateur franco-américain, Christopher Thompson, repasse derrière la caméra pour nous présenter sa nouvelle comédie romantique :
Tendre et Saignant, en salle le 10 juin.
Le film met ainsi en scène l’histoire de Charly (Géraldine Pailhas), rédactrice de mode et de Martial (Arthur Dupont), boucher travaillant aux côtés du père de cette dernière. À la mort prématurée du patriarche, tou·te·s deux vont devoir s’allier malgré leurs différends pour faire vivre la boutique jusqu’aux fêtes de fin d’année.
Si ce synopsis vous donne un goût de déjà-vu à la sauce des films de Noël, je ne saurais vous donner tort. À peine le film passé, il semble déjà se perdre dans une myriade de films strictement identiques, où un homme et une femme apprennent à s’aimer malgré leurs vies d’apparence inconciliables. Même si, force est d’admettre que le film reste loin d’être le plus mauvais dans cette catégorie, avec des dialogues efficaces et un duo d’acteurs convaincants, nous livrent un jeu nuancé et plein de sincérité sur la vie d’artisan boucher et sur la place des femmes dans ce milieu très masculin.
Malgré tout, Tendre et saignant ne parvient malheureusement pas à échapper aux facilités scénaristiques et s’empêtre dans tous les clichés du genre avec son lot de péripéties prévisibles et artificiellement articulées ; sa plus grosse faiblesse se révèle être ses personnages secondaires, qui ne sont que des coquilles vides, dont les actions et réactions sont simplement au service de l’avancée du récit, et ce sans vraiment d’inventivité.
En bref, Tendre et saignant reste dans la lignée des comédies romantiques françaises oubliables et simplistes, sans qu’il soit absolument détestable. Il est à prendre comme un film doudou et léger, adapté aux sorties de dimanches pluvieux de juin pour se remonter le moral, en attendant des sorties plus exaltantes.
Lucile Ouriou