À la suite de cette magnifique édition du Festival de BD de Montréal, ayant eu lieu du 24 au 26 mai dernier, impossible de ne pas se laisser tenter par la lecture d’une œuvre du 9e art. L’engouement envers celle-ci se fait d’ailleurs de plus en plus sentir depuis les dernières années. Nouvelle adresse est l’une des maisons d’édition réputée pour sa publication de bandes dessinées. Sa dernière œuvre publiée, Trois semaines de printemps, n’est d’ailleurs pas passée inaperçue.
Parue le 13 mai dernier, la première bande dessinée de l’illustratrice Maude Roberto a été chaudement accueillie. L’autrice y raconte l’histoire de Martha, une jeune femme qui tente de trouver l’amour, mais qui a beaucoup de difficulté à donner sa confiance. Désillusionnée par ses relations précédentes, elle a du mal à laisser quelqu’un de nouveau entrer dans sa vie. En effet, sortant d’une relation dans laquelle elle a vécu de l’abus psychologique, Martha a subi une grande perte de confiance envers elle-même et envers les autres. Démoralisée par ses déboires amoureux, elle tente tout de même d’aller à la rencontre de nouvelles personnes et de garder espoir de trouver le bonheur.
Les éléments de la BD de Maude Roberto semblent tous murement réfléchis. L’autrice a un souci du détail qui rend les illustrations captivantes et nous permet de nous immerger complètement dans le récit. Celles-ci nous donnent l’occasion de nous identifier facilement aux personnages, que ce soit à la protagoniste ou à sa meilleure amie prête à tout pour lui changer les idées. Les vignettes sont pour la plupart très réalistes, nous renvoyant à la fois à des soirées éméchées au karaoké et à des soirées où Martha, enfermée dans sa chambre, ressasse le passé. L’autrice nous donne accès à des dialogues, des monologues ainsi qu’à l’échange de messages textes entre les personnages. Cet accès entier à la vie de Martha nous permet de développer une certaine relation avec la protagoniste et de vivre avec elle les émotions qui la traversent alors que son crush la mène en bateau : sentiment de solitude, jalousie, colère, tristesse. Malgré ce désespoir grandissant de trouver l’amour, le récit demeure attendrissante puisqu’une amitié bienveillante se déroule en parallèle. Celle-ci permet de demeurer optimiste pour l’avenir. Après tout, l’amour, comme le printemps, renaitra toujours.
Roberto, Maude, Trois semaines de printemps, Montréal, Nouvelle adresse, 2024, 176 p.