Étant une fervente passionnée du balado Captives, j’étais très heureuse d’apprendre que les animatrices Annie Laurin et Michèle Ouellette s’étaient lancées dans une aventure littéraire. Chaque automne, j’attends impatiemment la nouvelle saison que préparent les deux femmes. Je finis toujours, bien malgré moi, par écouter très rapidement les huit épisodes. C’est justement en écoutant le dernier de la troisième saison que j’ai appris que les animatrices publiaient cet automne un livre du même nom.
Captives, ce sont deux femmes d’une grande douceur qui racontent des crimes réels avec énormément de respect pour les victimes et leurs proches. N’étant pas dans des métiers reliés à la criminalité, les autrices le font par passion et y mettent beaucoup de rigueur. Avec les années, elles ont d’ailleurs développé un grand réseau dans le milieu du true crime, ce qui leur permet de vérifier leurs sources et d’étoffer leurs recherches. Il est évident que les histoires qu’elles racontent les touchent. Elles nomment d’ailleurs souvent les raisons pour lesquelles elles ont choisi une certaine histoire plutôt qu’une autre, sachant qu’il y a une grande quantité de disparitions et d’assassinats chaque année. Il est évident, autant en les écoutant qu’en les lisant, qu’Annie Laurin et Michèle Ouellette travaillent sur ce projet pour de bonnes raisons, c’est-à-dire pour donner de la visibilité et « ainsi pouvoir atteindre le plus de regards possible sur des histoires souvent inconnues ou tombées dans l’oubli[1] » en espérant susciter de nouveaux témoignages. Bien évidemment, ces histoires sont aussi racontées en mémoire des victimes et, si possible, pour tenter de sensibiliser la population.
Les amateur·rice·s de true crime apprécieront certainement ce recueil, qui révèle treize cas de crimes sordides et de disparitions mystérieuses au Québec. Certaines de ces histoires sont plutôt inédites alors que d’autres ont été grandement médiatisées lorsqu’elles ont eu lieu. J’ai, pour ma part, découvert la majorité des cas. Ceux-ci m’ont fortement fait réagir par leur violence ou leur caractère insolite; tous sont bouleversants. Cette œuvre est nécessairement pour un public averti.
Pour celleux, qui, comme moi, auraient découvert Captives par l’entremise du balado et qui ont rapidement passé à travers les huit épisodes, peuvent retrouver les animatrices plus tôt que prévu puisqu’elles ont elles-mêmes enregistré leur livre audio. Il est donc possible de les entendre raconter de vive voix ces terribles histoires avec toute la sensibilité dont elles font preuve. Celleux qui préfèrent découvrir les récits à leur rythme se retrouveront avec une très belle œuvre entre les mains. En effet, celle-ci possède une esthétique soignée qui sépare chaque histoire par une image et qui la termine par la signature de l’autrice qui nous la rapporte.
[1] Annie Laurin et Michèle Ouellette, Captives, Montréal, Fides, 2023, p. 9.
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Laurin, Annie et Michèle Ouellette, Captives, Montréal, Fides, 2023, 232p.