Les intempéries qui faisaient rage au Québec cette année en ont entrainé plusieurs à devoir réinventer l’ambiance des fêtes. Au cœur des milliers de maisons sans électricité, j’ai moi-même été dans l’obligation de sortir mes chandelles afin de m’adonner à mon activité préférée : la lecture. Pour me remonter le moral dans ce Noël froid et obscur, j’ai choisi un livre feel good, soit un bon vieux Chick lit. Qui de mieux qu’Amélie Dubois, dont la plume est réaliste et humoristique, pour nous accueillir dans une ambiance chaleureuse pour le temps des fêtes.
Je me suis donc lancée dans la lecture du nouveau volet d’une série que j’attendais avec impatience : Ce qui se passe au camping reste au camping. Après les mésaventures du trio au Mexique, au congrès, à Cuba et à Vegas, les trois professeures se retrouvent cette fois-ci aux fins fonds de la forêt à vivre parmi les insectes, les prédateurs – de tous genres – et les divers désagréments de la vie de campeur·euse.
Dans la nouvelle œuvre d’Amélie Dubois, les trois protagonistes – Caroline, Vicky et Katia – sont surprises par la planification secrète de leur amoureux : un séjour en camping! Leur sens de l’organisation défaillant nous laisse deviner le séjour rocambolesque qui attend ces campeur·euse·s improvisé·e·s. Celleux-ci font, entre autres, face à un déluge qui les frigorifie, à des ratons laveurs perspicaces et à des fêtard·e·s problématiques. Lors de ce séjour, un problème n’attend pas l’autre! C’est toutefois leur escapade en forêt qui finit par gagner la palme du pire moment de leur périple. Perdu dans les bois ténébreux et ses craquements inquiétants qui émergent de toutes parts, le petit groupe se remémore tour à tour les moments les plus loufoques de leur voyage.
Caroline étant peureuse, Vicky chialeuse et Katia téméraire, le trio a le don de nous faire rire. Ensemble, les trois femmes ont une aptitude incomparable à vivre des situations aberrantes et à se mettre les pieds dans les plats par inadvertance. Avec elles, une péripétie n’attend pas l’autre – à notre plus grand bonheur! Effectivement, les professeures sont si maladroites qu’elles se mettent sans cesse dans le pétrin lors de leur séjour dans ce camping ontarien. Le fait que les trois femmes se retrouvent, malgré elles, sans cesse au mauvais endroit au mauvais moment et à fréquenter les infréquentables remplit l’histoire de rebondissements inattendus auxquels le trio doit réagir sur le tas. Amélie Dubois illustre ainsi comiquement les nombreuses raisons d’entretenir une relation amour-haine avec le camping sauvage.
Les angoisses incessantes de Caroline, le pleurnichage omniprésent de Vicky et la répartie facile de Katia nous garantissent des fous rires tout au long de la lecture. C’est le genre de lecture parfait pour décrocher et se détendre. Les petits ajouts d’Amélie Dubois dans ses œuvres complètent impeccablement la lecture réaliste et comique des récits. Effectivement, elle informe parfois les lecteur·ice·s de certains faits et gestes que les personnages omettent volontairement de révéler à leurs partenaires. L’autrice ajoute aussi sa petite touche personnelle à chaque roman en y insérant des mots du Petit Dubois illustré – un dictionnaire signé Amélie Dubois et ses idées cocasses.
Dubois, Amélie, Ce qui se passe au camping reste au camping, Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditeurs réunis, 2022, 400p.