Le 28 février dernier, le journaliste et critique Martin Gignac lançait son premier livre Arrêt sur l’image : 41 portraits de cinéastes québécois. À défaut d’avoir pu assister à son lancement, qui se déroulait au Cinéma du Parc lors d’un 5 à 7, l’Artichaut s’est entretenu avec l’auteur.
Après Incendies et, plus récemment, Monsieur Lazhar nominés aux Oscars, on ne peut s’empêcher d’être fiers de ce rayonnement international que connait le cinéma québécois. Ces films ne se font pas seuls et avec son livre Arrêt sur l’image: 41 portraits de cinéastes québécois, Martin Gignac espère pallier un manque.
« Du côté du cinéma québécois, des livres de portraits il n’y en a presque pas. Souvent, il y a des livres qui contiennent une dizaine de cinéastes et se sont les plus connus comme Arcand et Forcier, souligne l’auteur. Je voulais quelque chose pour monsieur et madame tout-le-monde. Je voulais faire connaître le cinéma québécois par ses auteurs. » Son livre en fait découvrir davantage sur le cinéma d’ici. Les 41 portraits regroupent des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des connues et des moins connus. Passant de Denis Villeneuve à Xavier Dolan, sans oublier Michel Brault et ces quelques femmes de cinéma comme Catherine Martin et Ghyslaine Côté.
L’écriture dans la peau
Le journaliste et critique écrit depuis 2003. Il écrit pour le journal Métro et il a jadis prêté sa plume pour le défunt hebdomadaire Ici. Il écrit ici et là sur la blogosphère, notamment sur le site lecinema.ca et il possède son propre blogue, d’où le titre de sa maison d’édition fait maison.
Son livre dormait depuis un bon moment dans sa tête. « J’ai toujours voulu écrire un livre, confie-t-il. On se dit naïvement avant de commencer à écrire dans la fiction qu’on va plutôt aller vers le documentaire et l’objectivité. On se dit que cela va être plus facile, mais ce n’est pourtant pas le cas. »
Du côté de la démarche, on parle d’un livre épuré, facile à lire et agréable. « Je ne voulais pas faire de longue biographie, explique l’amoureux du septième art. Je voulais quelque chose de court et de punché. C’est un portait global avec leurs sources d’influences, ce qu’ils pensent du cinéma québécois et les lacunes du système. » On y retrouve de petites perles, comme cette citation de Denis Villeneuve: « Apprendre à écrire, c’est apprendre à vivre. Et ça se fait en vieillissant et en réfléchissant sur la vie. »
Ce n’est pas sans difficulté que Martin Gignac a publié son livre. Son éditeur l’a laissé tombé à la dernière minute et il a dû vite se tourner vers d’autres éditeurs. « Tout le monde était intéressé, mais personne ne voulait dépenser ». Il avait le choix entre faire mourir son livre dans son disque dur ou créer sa propre maison d’édition, et il a choisi la deuxième option.
Un cinéma brillant dans les nuages
Lorsqu’il est question du cinéma québécois, on sent l’auteur passionné, mais aussi inquiet de son avenir. « Qu’est-ce qu’on laisse comme film aux générations futures? Il faudrait que le cinéma soit vu parce que sinon il va disparaître.» Il ne parle pas du cinéma tout court, il parle du cinéma effervescent que connaissait le Québec dans les années 70 et qui renaît un peu aujourd’hui. «On ne fait pas d’argent parce qu’on est pas assez pour faire vivre l’industrie donc nous sommes un peu condamnés à être originaux. Mais depuis 15 ou 20 ans, sauf exception, elle est où cette originalité-là? »
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Arrêt sur l’image : 41 portraits de cinéastes québécois, de Martin Gignac, Requiem pour un livre, 2012.
Le livre est disponible dans quelques librairies québécoises (La Librairie de Verdun et la librairie Pantoute à Québec), au Cinéma du Parc ou encore en contactant directement son auteur martingignac@hotmail.com ou en passant par la maison d’édition Requiem pour un livre. Il est aussi possible d’en faire la demande auprès de votre libraire.
Article par Fanny Samson.