Créatrice insaisissable, Clara Furey est une artiste entière, unique. Danseuse et pianiste de formation. En 2011, elle crée Hello… How Are You? avec Céline Bonnier au Théâtre La Chapelle. Elle crée aussi Night Will Come avec Michikazu Matsune au musée Ethnologique de Vienne. Elle travaille en collaboration avec Benoît Lachambre sur plusieurs projets, deux solos et un duo, Chutes Incandescentes entre 2009 et 2013.
Dernièrement, Clara a dansé dans la dernière création de David Zambrano ( Tierras Enamoradas ). Elle a joué dans le dernier film de Guy Maddin, the Forbidden Room. Elle a présenté, avec Peter Jasko, Untied Tales (the Vanished power of the usual reign) à La Chapelle en octobre 2015. Puis elle a dansé dans La très excellente et lamentable tragédie de Roméo et Juliette, de Catherine Gaudet et Jérémie Niel, présenté à l’Usine C, en janvier 2016.
SOURCE DE LA BIO: OFFTA
ARTICHAUT MAGAZINE: Qu’est-ce qui est, selon vous, radical ?
CLARA FUREY: Dire ce que l’on pense vraiment.
A.M.: Qui vous inspire ?
C.F.: Nina Simone, Bernie Sanders!!! Björk, Leonard Cohen et tous les artistes avec qui j’ai la chance d’évoluer, mes pairs et tant d’autres humains que je croise une fois ou certains, tous les jours.
A.M.: On mange quoi avant de venir voir votre performance ?
C.F.: On mange ce qu’on veut!
A.M.: Quelle importance accordez-vous au rituel dans vos créations ?
C.F.: L’acte de création en soi est de l’ordre du rituel pour moi, il fait partie du cycle Vie/Mort/Vie auquel nous sommes tous soumis…et autant faire de ce qui est Cyclique un rituel magnifiquement volontaire.
A.M.: L’interartistique chez vous, c’est naturel/inné/accidentel/inévitable/forcé/obligatoire ?
C.F.: C’est inné, c’est obligatoire, car l’important pour moi est de pouvoir exprimer ce que je veux exprimer et que la manière de faire serve le propos. Et tous les moyens me semblent bon pour le faire. Ça dépend seulement du propos que j’aborde. Je pense que nous avons tous le droit de toucher à tout. La création ne connait pas de frontière entre les genres, il faut oser toucher aux différentes formes. Être débutant en musique par exemple, ne veut pas dire que nous ne pouvons pas exprimer quelque chose de très fort et très juste à travers ce canal-là. Être maître en quoi que ce soit peut-être limitant! Le débutant a toutes les possibilités! En partant de ce principe-là, je ne me mets pas de limites en création quant à ce que je peux utiliser comme moyen pour m’exprimer.
A.M.: Quelle est la place de la solitude dans vos œuvres, puis celle de la communauté où se situe votre équilibre ?
C.F.: Il y a beaucoup de solitude dans l’idée de faire des œuvres, beaucoup de rêverie, de contemplation, d’introspection. Alors j’apprécie et j’ai besoin de collaborateurs, d’autres gens avec qui débattre et partager et là se tient pour moi l’équilibre qui rend la chose saine et bonne à vivre.
A.M.: D’une échelle allant de « Pige dans le lac » à « Dungeons & Dragons », à quel barreau situez-vous votre besoin de règles dans la création ?
C.F.: Je ne connais aucun de ces jeux… Je pense que j’invente souvent mes jeux et mes règles, et cela évolue et change en même temps que moi.
A.M.: « »
C.F.: « There’s a crack in everything » L.Cohen
A.M.: Ce qui vous fait le plus peur ?
C.F.: Le manque d’empathie.
A.M.: Comment vont vos résolutions 2016 jusqu’à maintenant ?
C.F.: Elles ne pourraient pas aller mieux!
A.M.: Des conseils pour la relève en art ?
C.F.: Oser faire, pratiquer, pratiquer, pratiquer! Et se nourrir le plus possible de littérature, d’art de toutes formes et de Nature.
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La pièce Untied tales avait lieu les 6 et 7 juin dernier dans le cadre du OFFTA 2016.