Le Festival du Nouveau Cinéma est maintenant lancé!
L’Artichaut a eu la chance de poser quelques questions à Julien Fonfrède, programmateur de la populaire section Temps Ø. Il nous parle de la section Temps Ø, de son travail de programmateur et des films à ne pas manquer au festival cette année!
ARTICHAUT MAGAZINE : Comment décririez-vous la section Temps Ø?
JULIEN FONFRÈDE : Le premier réflexe de programmation est de trouver des films qui surprennent et réussissent à provoquer un certain plaisir primal de spectateur. Cela ne veut pas dire des films qui divertissent. Loin de là. Il s’agit avant tout de films que l’on aimerait faire découvrir à d’autres, que l’on aimerait voir avec d’autres. Il faut aussi qu’artistiquement ce soient des films bousculent. Qu’il y ait une pertinence quelque part à les montrer. Actuellement, à mon avis, le cinéma d’auteur pur est une machine trop bien huilée qui passe toujours par les mêmes grands festivals et les mêmes distributeurs internationaux. Ensuite, ils nous arrivent, toujours plus ou moins validés phttp://artichautmag.com/wp-admin/post.php?post=14191&action=editar les mêmes institutions. Il faut retrouver un espace pour les films qui essayent autre chose. D’autant plus que ces films sont souvent exactement ce qu’un spectateur recherche et aime découvrir. Dans cette perspective, Temps Ø est une section qui aime aussi aller voir du côté de la pop culture, cela sans jamais se complaire dans une culture geek trop facile et systématique.
Le grand art n’a jamais eu besoin d’une culture officielle pour se faire valider. Temps Ø, c’est cela et plus. Un état d’esprit de cinéma libéré. Un peu (beaucoup) dans l’esprit de Dada, dont on fête cette année le 100e anniversaire. Entre PRANK et ALIPATO, entre SADAKO VS KAYAKO et APNÉE, il y a clairement des années-lumière et pourtant, en osant pousser plus loin un imaginaire collectif, tout aussi clairement, ces films partagent un seul et même état d’esprit. À vous, maintenant, de découvrir lequel…
AM : Quels seraient les qualités ou éléments distinctifs d’un film programmé en section Temps Ø?
JF : Si tu veux le faire découvrir à ton voisin, c’est un film Temps Ø. S’il n’a pas peur d’être différent au risque de déplaire, c’est un film Temps Ø. S’il est cool et/ou rock n’roll, s’il est plus malin que ce qu’il a l’apparence d’être, c’est un film Temps Ø.
AM : Vous avez été programmateur depuis un certain temps, pour le FNC, mais aussi pour le festival Fantasia. Comment en vient-on à devenir programmateur?
JF : Il n’y a pas de recette. Au fur et à mesure des rencontres et des expériences. Un fanzine sur le cinéma asiatique que je faisais m’a mené à Fantasia. Fantasia m’a mené au Festival du nouveau cinéma. Il y a aussi eu beaucoup d’autres expériences de travail, au travers de tout cela, qui ont nourri ce parcours.
AM : Comment s’est passé le processus de sélection? Y’a-t-il eu des choix difficiles? Des bonnes «prises»? À quoi peut s’attendre le fan de la section Temps Ø cette année?
JF : Très bien passé. Internationalement et localement la section existe et on l’aime toujours davantage. Deux cinéastes, cette année, voulaient particulièrement être présentés dans cette section là, au festival. Cela est une première. C’est cool et plutôt rassurant pour le futur.
Aucun choix difficile cette année, un ou deux films que je n’ai pas pu avoir mais ça arrive… Quant aux bonnes prises, il y en a vraiment beaucoup. Il faut, à mon avis, particulièrement voir APNÉE et JE ME TUE À LE DIRE, deux géniales comédies qui ne peuvent que rendre meilleur. Il y a aussi les deux films japonais, ANTIPORNO et WET WOMAN IN THE WIND qui relancent superbement le célèbre label ‘‘Roman Porno’’ des studios de la Nikkatsu des années 1970. Il y a les vieux films. Que dire, en effet, d’avoir la possibilité de (re)voir en salles BIG TROUBLE IN LITTLE CHINA, PHANTASM (restauré en 4K par J.J. Abrams), WESTWORLD (l’original, avant la série de HBO qui vient de débarquer) et YEAR OF THE DRAGON (en 35 mm STF)… Et il y a bien sûr le film québécois PRANK de Vincent Biron dont tout le monde devrait prochainement parler ici. Un film qui détonne en se vautrant en apparence dans l’idiotie, mais cela pour réussir en fin de compte à dresser un juste et malin portrait de la jeunesse et du rapport au monde qu’elle entretient.
À quoi peut s’attendre le fan de la section Temps Ø cette année ? Un seul mot d’ordre : du plaisir, du plaisir, toujours du plaisir !
AM : S’il ne fallait en choisir que cinq, quels films recommanderiez-vous pour cette édition du FNC, toutes sections confondues (on ne vous blâmera évidemment pas de prêcher pour votre paroisse)?
JF :
Apnée
Antiporno
Destruction Babies
The Giant, en compétition
Et une série télé, Le Ball Trap (100% approuvé par Temps Ø)
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Rendez-vous ici pour découvrir l’intégralité de la programmation de la section Temps Ø ainsi que l’horaire des séances. Ne manquez pas la couverture du FNC par l’Artichaut, à paraître dans les prochains jours!
