Le lancement du livre Le monde est à toi de Martine Delvaux s’est tenu à la librairie Zone libre le 5 octobre dernier. Professeure d’études littéraires à l’UQAM et membre professoral de l’Institut de recherches et d’études féministes, Martine Delvaux a écrit plusieurs romans et essais dont Rose amer (2009), Les filles en séries (2013) et Blanc dehors (2015). Avec Le monde est toi, l’auteure nous invite dans les relations mère-fille et, plus personnellement, dans celle qu’elle entretient avec sa fille. Son 11e livre sera aussi sa 6e publication pour la maison d’édition Héliotrope.
Source: https://editionsheliotrope.com/librairie/105/le_monde_est_a_toi
Dans la chaleureuse ambiance de la librairie Zone libre, professeur.e.s, étudiant.e.s, ami.e.s et adolescent.e.s se sont retrouvé.es pour assister au lancement du livre Le monde est à toi de Martine Delvaux. La petite salle de la librairie fut très vite comblée par un auditoire attentif à la voix de l’auteure. Prenant la forme d’un entretien entre l’éditeur et celle-ci, ce lancement fut l’occasion de découvrir ce nouveau livre, une question à la fois.
Dans l’invitation pour le lancement, on pouvait lire ce post-scriptum « bienvenue aux ados ! ». Cette curieuse remarque nous fait d’abord sourire. On comprend une fois sur place que celle-ci est directement liée au livre qui, loin d’être un hommage à la maternité, traite de la relation de l’auteure avec sa fille. En s’adressant directement à celle-ci, Martine Delvaux tente de réfléchir sur l’amour au centre de cette relation. Écrit au même moment que les attentats survenus durant le spectacle d’Ariana Grande (composé majoritairement d’un public d’adolescents, mais surtout d’adolescentes) nous confie-t-on, Le monde est à toi cherche à révéler l’« impensée de l’adolescence au féminin », car l’auteure cherche à comprendre, à travers les divers conseils qu’elle donne à sa fille, cette absence de l’adolescente dans l’imaginaire. En donnant comme exemple les magazines de mode, elle explicite ce qu’ils nous montrent : des enfants (des fillettes) et des femmes. Les revues ne nous présentent pas d’adolescentes, puisqu’elles incarnent des « femmes » dans celles-ci. Déjà déguisées, modelées, sexualisées en femmes, les adolescentes ne sont pas représentées : elles sont gommées, effacées.
Voulant échapper à toute forme d’endoctrinement, l’auteure ne commande pas. Elle cherche simplement à parler à sa fille de ces enjeux et de ces problématiques qui concernent directement son groupe d’âge. Le monde est à toi donne aux adolescentes l’occasion de prendre conscience de cette réalité qui est la leur, certes, mais il nous donne aussi à nous, adultes, l’occasion de repenser l’adolescence et de repenser le mépris que ce groupe d’âge semble essuyer dans notre société.
En définitive, c’est bien par amour qu’écrit Martine Delvaux, par amour qu’elle conseille sa fille, par amour qu’elle nous offre ce nouveau livre.
Martine Delvaux, Le monde est à toi, Montréal, Héliotrope, 2017, 152 p.
Article par Annie Gaudet.
