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17-03-2025 Vol 19

Des femmes fortes, des filles missiles. Lancement du deuxième numéro de Filles Missiles

Au début du mois de février, au Quai des brumes, avait lieu une réunion de sorcières. Les Filles Missiles faisaient paraître le deuxième numéro de leur zine, un an après le premier. Sous le thème de la magie, les filles ont accueilli leurs spectatrices pour un rituel féminin. 

Premier numéro du zine Filles Missiles.
Source: page Facebook Filles Missiles

La soirée a débuté par une performance déstabilisante d’Arkadi Lavoie Lachapelle; le feu était présent sur les planches du Quai, lieu de rassemblement pour la poésie. Sous le regard incertain du public, les filles communiquaient à travers la salle, par une série de cris et de chants, pour ensuite en finir avec des rires.

Julie Delporte nous a ensuite lu une lettre touchante et inspirante, écrite à une lectrice, dans  laquelle elle abordait, entre autres, le rapport aux hommes dans le domaine intime ou professionnel. Elle y parlait de honte et de douleur, évoquant Annie Ernaux et Marguerite Duras, en passant par Léonora Miano. Elle parlait des Grandes, de celles qui nous inspirent, mais dont on parle peu, qu’on oublie toujours. Elle parlait de langage, et d’écrivaines.

Deux auteures, Emmanuelle Riendeau et Fanie Demeule, sont ensuite montées sur scène. Emmanuelle Riendeau a fait une lecture bien sentie de son texte, tandis que Fanie Demeule a lu un extrait de Comment devenir une sorcière en 5 leçons : découvrez vos pouvoirs d’enchantement (Gilly Sergiev), inspiration de son texte. Leurs potions à elles? Du gallo et du yogourt bio, respectivement.

Les trois éditrices de Filles Missiles sont ensuite montées sur scène. Sarah Hébert, qui animait la soirée, offrait aux spectatrices des conseils entre filles. Lors de sa performance humoristique, elle a nous a révélé son truc pour se sentir plus à l’aise dans le métro et a revêtu un sac en papier sur sa tête. Le truc incontestable, cela dit, c’est l’aquaforme.

Les Filles Missiles
Source: site web Doktorak, Go!

C’est les bras chargés de verres que Daphné B. a fait son entrée sur scène. Elle nous lisait une traduction libre de trois auteures anglophones: Kate Zambreno, Claudia Rankine et Masha Tupitsyn. Entre chaque traduction, elle confectionnait des potions sous le regard attentif du public.

Marie Darsigny, quant à elle, tenait des roses dans ses mains pour nous parler de la Saint-Valentin, à quelques jours du 14 février. Elle se souvenait de son époque au secondaire; le chum fantasmé, Ian avec un i, et la blonde bien réelle, Roxanne avec deux n. Elle se souvenait aussi du collège de filles qu’elle a fréquenté, où il était possible pour elles d’envoyer des fleurs aux garçons de l’école d’à côté. Elle se rappelait n’en avoir jamais reçues et admet qu’elle en enverrait aujourd’hui à toutes les filles de l’école.

C’est Starchild Stela qui faisait la clôture de la soirée, avec la lecture touchante de son zine, Trauma castle : childhood stories and surviving them. Le zine, composé de ses textes puis d’une réponse écrite par Lora Mathis, raconte un récit de survivance.

Si le lancement a su prouver une chose, c’est que les filles aiment les Filles Missiles, qui font lentement leur place auprès des Grandes. « Aux petites filles / dont on se souvient / qu’elles n’ont pas de nom » écrivait Josée Yvon : les Filles Missiles redonnent aux filles leurs noms, et leurs voix, que ce soit sur leur blogue ou dans les deux numéros papier qu’elles ont fait paraître.

Restez à l’affût pour la critique du deuxième numéro!

Filles Missiles, « Magie », no 2, Montréal, Hiver 2017, 40 pages.

Article par Megane Sauvé.

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