L’hybridation dans le champ des arts actuels réfère avant tout aux processus technologiques utilisés pour la création d’images de synthèse. Du moins, c’est ce que nous dit Emmanuel Molinet dans son article intitulé « L’hybridation : un processus décisif dans le champ des arts plastiques », au cours duquel il observe, à propos de l’avènement du numérique, un changement de paradigme mettant fin à une tradition figurative de l’hybride. Tradition qui désigne par exemple la représentation de la licorne, la sirène ou le Centaure. Aujourd’hui, le terme hybride est associé à une valeur positive par ses référents à la transdisciplinarité. Au Moyen Âge et à la Renaissance, en Occident, il était porteur d’une connotation négative, le mot hybride trouvant ses origines étymologiques dans le latin : ibrida, qui signifie « bâtard », « de sang mêlé », et hubris, qui veut dire « excès, ce qui dépasse la mesure1 ».
Au XIIIe siècle, la redécouverte en Italie de L’histoire des animaux d’Aristote (v. 343 Av. J.-C.) et de L’histoire naturelle de Pline l’Ancien (v. 77) provoquent un relent d’intérêt pour les créatures mythologiques, dont on conteste toujours à cette époque les possibilités de leur existence2. Les caractéristiques doubles des créatures deviennent des outils pour façonner un discours moral et politique,
« […] l’hybride serait en partie instrumentalisé et utilisé en fonction de sa forme symbolique, à savoir le monstre, intégrant ici une politique de l’image. Les images étaient les seuls supports réellement accessibles et compréhensibles, et avaient un impact évident, ce d’autant plus qu’à l’époque, les populations n’avaient pas accès à la lecture des textes.3 »
Il y a donc un système de représentation qui s’érige au Moyen Âge. Certes, l’hybride évoque les tensions intérieures vécues par l’homme, celui-ci étant continuellement à la recherche d’un équilibre entre son instinct animal et sa raison. Si, au Moyen Âge, l’hybridité n’est pas un procédé technique, mais une forme symbolique à la merci du pouvoir temporel, comment une créature associée à la bâtardise peut-elle concrètement s’activer comme une messagère politique ?
Dans le cycle astrologique hérité des XIVe, XVe et XVIe siècles4 du Salone au Palazzo della Ragione (1218) à Padoue (It.) se retrouvent parmi des scènes religieuses, des activités saisonnières, des figures allégoriques, des constellations et des animaux, et deux représentations du Centaure. Ce vaste calendrier astral, qui, selon la tradition historiographique italienne, s’inspirerait du traité astrologique de Pietro d’Abano, invite le spectateur à se mouvoir au rythme des saisons représentées sur les 333 panneaux qui occupent les quatre murs de la monumentale salle médiévale (fig. 1). Dans le cours du mois de juin sur la section sud, un premier Centaure y figure, et sur la partie nord en novembre une autre créature hybride est représentée. Ces images du Centaure bien qu’elles illustrent la même créature possèdent des éléments iconographiques dissemblables enrichissant leurs valeurs symboliques. Quel est donc l’apport politique de ces figures mi-hommes mi-chevaux présentes dans un palais communal et inscrites dans un cycle de fresques visant à exprimer une fierté civique ?
Entre barbarie et sagesse
L’antinomie entre les lois de la nature et de la civilisation est représentée métaphoriquement dans le mythe du Centaure, issu de la littérature grecque. Aux dires d’Aurélie Gendrat-Claudel, qui s’intéresse spécifiquement au Centaure dans la littérature italienne,
« À l’image de sa double nature, le Centaure relève à la fois de la dimension collective et générique de l’animal, mais aussi de la geste individualisée des hommes, des héros ou des dieux. En d’autres termes, tout en restant dans la sphère du mythe, il fait l’objet dès l’Antiquité d’un discours qui emprunte ses codes tantôt à la biologie, tantôt à l’histoire, tantôt à la réflexion classificatoire, tantôt à l’élan narratif.5 »
Les codes symboliques de cette forme hybride renvoient à la tradition païenne racontant que la race des Centaures est le fruit d’un complot orchestré par Zeus pour tester la loyauté d’Ixion. Ce dernier échoue et s’unit à une nuée que Zeus a envoyée sous la forme d’Héra. De ce couple naît un fils qui lui, s’accouple à des juments sur le Mont Pélion, « [l]a naissance monstrueuse du Centaure apparaît comme la punition d’une relation adultère, symbole de la trahison de la confiance de Zeus.6 » Ces bêtes énigmatiques nées d’une immoralité sont formées d’un bas corps chevalin et d’un buste humain ; ils symbolisent à la fois la barbarie et la sagesse. Certaines figures centrales appartenant à la race hybride marquent les récits antiques par des actions de bonté ou de cruauté, ce qui confère forcément une valeur morale à l’image du Centaure, reprise par la culture occidentale du Moyen Âge. Les créatures monstrueuses sont une création de Dieu, elles interpellent l’imaginaire et permettent de se distancier du monde réel par la considération d’un monde « autre ». La présence divine pesant le bien et le mal s’accentue, bien qu’elle soit invisible.
Le Centaure sauvage de juin
Chacun des douze mois du cycle astrologique à Padoue s’articule selon une même structure : une personnification du mois, son signe du zodiaque et sa planète caractérisent les sections. Il est donc possible d’identifier dans un segment du mur sud au mois de juin le signe du Gémeaux et la « planète » Lune7. Puis, sous l’influence de ces puissances astrales, des scènes de la vie padouane, des animaux et un Centaure prennent place. Antonio Barzon réalise en 1924 un exhaustif travail d’identification iconographique des fresques et écrit à propos du Centaure de juin (fig. 2) :
« Le Centaure – […] La représentation du Salone a un monstre, mi-homme et mi-cheval, dont la figure humaine ne se greffe pas à l’encolure du cheval, mais au ventre. Il tient dans sa main droite une massue [ou un bâton] et dans sa gauche quelque chose peut-être une victime, qui aurait été cachée par un lobe d’âge plus récent.8 »
Le Centaure possède un bas de corps chevalin formé de seulement deux pattes arrière et son buste d’homme se juxtapose au bas ventre de la partie animale.
Hélène Gallé souligne que « […] les Grecs hésitent dans leur représentation du centaure : a-t-il quatre pattes de cheval ? Ou seulement deux pattes, sur lesquelles il se tient debout comme un homme ou comme un satyre ?9 » Ici, le Centaure se rapproche de la physionomie du Satyre associé aux dieux dionysiaques ; ses yeux noircis lui donnent un air sévère, et ses lèvres tombantes marquent un signe d’agressivité. D’ores et déjà, il est possible d’observer que les qualités plastiques de ce premier Centaure évoquent une bête violente dominée par ses instincts et sujette à se tourner vers le mal.
Grâce aux reproductions photographiques qui nous permettent aujourd’hui une analyse des fresques par le détail10, il est possible de remarquer que le Centaure tient de sa main droite non pas une massue, comme le suggère Barzon, mais plutôt un arbre, et sa main gauche pointe quelque chose devant lui. Ce détail de l’arbre peut sembler anodin et pourtant « [h]ier comme aujourd’hui, dans la littérature, les arts, la spiritualité, l’arbre est l’un de ces détails qui cessent de l’être dès lors qu’on leur prête attention, parce qu’ils savent ou peuvent nous faire penser, nous ravir, nous émerveiller.11 » En ce cas-ci, il permet d’identifier le type de Centaure représenté.
Benoît de Sainte-Maure dans Le Roman de Troie (v. 1165) s’inspire des récits de l’Antiquité et rend accessible la tradition homérique dans un Moyen Âge tardif en Europe12. Ce texte de poésie populaire raconte l’épisode du triomphe des Lapithes sur les Centaures, qui se déroule au cours du mariage du roi Pirithoos. Roi des Lapithes et fils d’Ixion, Pirithoos est le demi-frère des Centaures et les invite donc à ses noces. Enivré par le vin et gagné par sa bestialité, le Centaure Eurytion tente de violer la mariée, ce qui donne lieu à l’éclatement d’un combat violent entre la horde des Centaures et les Lapithes. Ces derniers gagnent et bannissent à tout jamais les hommes-cheval de Thessalie. Gendrat-Claudel fait remarquer que « [d]ans les représentations artistiques de cet épisode, les Centaures sont souvent armés de branches, voire de tronc d’arbre, comme pour rappeler leur lien privilégié et archaïque avec la nature et même leur sauvagerie.13 » Ce récit évoque la féroce brutalité du Centaure quand l’animosité domine l’esprit. Sa sauvagerie est telle, qu’il déracine sadiquement les arbres pour combattre. Jean Bayet, dans son article sur le symbolisme du Centaure, précise que la victoire des Lapithes sur ces monstres hybrides évoque la défaite de la barbarie au nom de la civilisation, l’esprit du mal étant vaincu par la raison14.
Le sage Centaure de novembre
Ce premier Centaure sauvage se situe sous l’influence du zodiaque Gémeaux, dont son opposé polaire est le Sagittaire. La constellation du Sagittaire est parfois associée à Crotos ou Pholos, mais elle est en général liée à Chiron, ce Centaure d’exception qui se distingue par sa sagesse15. Par accident, Héraclès blesse Chiron d’une flèche empoisonnée, et le Centaure raisonné donne son immortalité à Prométhée pour mettre fin à ses douleurs. En réponse à cet acte de bravoure, Zeus place Chiron dans le ciel pour former la constellation du Sagittaire. Celle-ci est traditionnellement représentée sous la forme hybride du Centaure, un arc et une flèche à la main16. Dans le cycle astrologique de Padoue, le zodiaque possède un arc, mais les artistes-restaurateurs ont opté pour un corps de cerf (fig. 3). D’ailleurs, Antonio Barzon décrit cette fresque tout comme si elle représentait le Centaure traditionnel sous la forme de Crotos, mais ce n’est pas le cas. Cette fresque gagnerait à être étudiée davantage en se penchant sur la figure hybride de l’homme-cerf17.
À gauche de ce Sagittaire non conventionnel dans la section du mois de novembre, pratiquement situé en face du Centaure de juin, se retrouve la fresque d’un Centaure possédant un corps de cheval à quatre pattes et un buste d’homme avec des oreilles chevalines (fig. 4). Il a un regard alerte, concerné, mais adouci par un sourcil défroncé. Il tient un bâton dans une parfaite verticale, bien que le bas corps semble être au galop18. Un arbre feuillu se retrouve à l’arrière-plan, qui, lui, n’est pas déraciné. L’arbre enraciné fait écho au caractère raisonné de la créature hybride, au contrôle de sa violence. Contrairement à l’autre déracinant un arbre, ce Centaure s’affranchit de sa sauvagerie et se rapproche du mythe de Chiron.
Il est possible d’effectuer un rapprochement entre ce Centaure et La divine comédie (1307-1321) de Dante Alighieri (1265-1321). L’œuvre de poésie, célèbre au moment même de sa publication, rend compte de la société italienne au début du XIVe siècle en relatant ses travers et qualités. Il est donc fort probable que les restaurateurs des fresques se soient inspirés du poème, d’autant plus que Dante ait marqué la culture padouane par son passage dans la cité communale en 130619. Gendrat-Claudel rappelle la présence de Centaures dans le Chant XII de l’Enfer en soulignant que
« Dante représente les Centaures comme des “fiere isnelle”, c’est-à-dire des bêtes rapides, dont la vigueur plastique paraît susciter chez le poète une véritable émotion esthétique, qui nous rappelle que, si le Centaure est bien un monstre, c’est un beau monstre ou, pour reprendre une expression de Borges, “la créature la plus harmonieuse de la zoologie fantastique.” 20 »
Dante décrit les Centaures Pholos, Nessos et Chiron en leur conférant des qualités psychologiques et physiques pour évoquer leur pensée judicieuse et en esthétisant l’image de la créature. La fresque montre une figure en mouvement, le torse dressé et fier. Cela suggère la rapidité et la force de la créature hybride, puis son expression paisible et le visible contrôle de son animalité font écho à ce beau monstre doté d’une raison.
Les nobles Centaures dantesques aux Enfers ont une fonction bien particulière qui est d’assurer par leur puissance et leurs valeurs morales le contrôle du premier giron, qui condamne les tyrans21. Il est en effet possible d’associer le Centaure de novembre à ces nobles figures que décrit Dante, tout comme si ce bâton qu’il avait entre les mains était destiné à bloquer l’accès aux tyrans qui tenteraient la fuite. Le Centaure possède la puissance nécessaire pour affronter la barbarie tyrannique grâce à son hybridité, « déjà développée dans l’Antiquité de manière souvent implicite, par des réseaux lexicaux subtils qui tendaient à suggérer une forte parenté entre les instincts incontrôlés du Centaure et la violence de la tyrannie, individuelle ou propre à un groupe social.22 » Depuis la naissance de son mythe, la race du Centaure s’associe aux politiques tyranniques : son côté bestiaire rappelle la cruauté des tyrans, et, paradoxalement, sa force combinée à la raison permet de contrôler les pulsions despotiques de l’humain.
Que peuvent donc signifier ces deux types de Centaures associés à la tyrannie dans un cycle astrologique, où l’on penserait y voir simplement le Sagittaire sous la forme du sage Centaure. Il faut considérer que le cycle astrologique est en effet une œuvre qui traite des influences planétaires sur les hommes. Toutefois, cette simple association est insuffisante, considérant l’aspect politique de l’astrologie au Moyen Âge23. D’autant plus que, tout comme le dit Annie Cazenave, « [l]e discours sur les monstres est, en réalité, un discours sur l’homme.24 »
Les Centaures de Padoue à la défense de la commune
Les cinq années de 1200 à 1205 sont marquées par une période de révolution à Padoue. En quelques mots, le peuple se serait emparé du pouvoir dans la cité pour mettre sur pied les balbutiements communaux. La domination de la commune se déploie peu à peu sur le Contado, à Padoue de 1218 à 1221, le monumental Palazzo della Ragione s’érige au cœur de la ville sur lesPiazze dell’Erbe e dei Frutti et impose littéralement au centre de la cité la présence du « bon gouvernement ». Le cycle astrologique est donc une œuvre de fierté civique, Eva Frojmovič dans son étude des fresques inférieures au cycle astrologique, rédige avec justesse que :
« […] le Palais communal ait été préservé comme un symbole de la gloire padouane, longtemps après que cette gloire ait disparu. La restauration de son architecture après chaque incendie, tremblement de terre et tempête était d’une importance primordiale, de même que de repeindre le plus fidèlement possible ses fresques, même longtemps après que le cycle initial ait été endommagé au-delà de sa récupération. C’est à cette foi dans le mythe padouan que nous devons les fresques du Salon comme elles le sont aujourd’hui. Le message offensivement ou subversivement centralisateur par les gouvernements plus tardifs, est qu’ils prétendent incarner les mêmes vertus que leurs prédécesseurs communaux.25 »
Les fresques font écho au mythe de la commune médiévale et deviennent dès lors une réinterprétation utopique d’une organisation politique fondée sur une administration et un système juridique. Nécessairement, les antipodes constituant le Centaure — le bien et le mal — font écho à la fonction du Salone à Padoue qui au temps de la commune était un palais de Justice. Le Centaure défait par les Lapithes rappelle le pouvoir de la justice, de l’entendement, sur les criminels, « […] le monstre y apparaît en particulier comme symbole des bas instincts qui, toujours à l’affût, en notre nature incertaine, risquent d’entraîner le chrétien, si l’âme ne réagit pas, vers les abîmes et aux supplices de l’Enfer.26 » Tandis que la figure esthétisée invite à choisir le bien, le contrôle de soi-même, qui est indispensable à sa survie dans une société règlementée par les lois.
Sans oublier que le système communal de Padoue connaît une parenthèse sanglante qui a marqué l’identité padouane. En 1239, sous la domination d’Ezzelino da Romano, le système communal laisse place épisodiquement à la politique tyrannique de cet homme de pouvoir allié à l’empereur Frédéric II, qui sème la terreur dans la cité par le massacre d’innocents. Ces deux figures de Centaure, le sauvage et le sage, revoient probablement à cet épisode de cruauté envers les enfants, femmes et hommes padouans, qui a renforcé l’idéologie communale. La figure barbare, hors contrôle, représentée les yeux creux et un arbre à la main, est probablement une représentation métaphorique du tyran. La référence à la victoire des Lapithes évoque le triomphe de la commune raisonnée sur le cruel Ezzelino dominé par le mal. Tandis que le Centaure idéalisé, dont la tâche est de garder les tyrans aux Enfers, joue le même rôle que le système communal qui doit, par un équilibre parfait entre sa rudesse et son jugement, combattre les menaces externes et maintenir la commune sous une bonne étoile.
Les artistes restaurateurs des XVe et XVIe siècles entretiennent le discours d’une fierté civique en se référant aux textes littéraires médiévaux inspirés des histoires païennes. Les fresques ont été repeintes par des érudits qui connaissaient les mythes antiques ayant survécu au temps, ils se les réapproprient afin de véhiculer un discours dans l’intérêt de la commune. Les tensions intrinsèques entre monstre et utopie, nature et civilisation, conférées au Centaure, réfèrent à la fonction du palais de justice et rappel un chapitre de l’histoire politique de la vie padouane. Au Moyen Âge, l’hybridation est une tradition figurative symbolique instrumentalisée dans la construction d’un discours. La figure hybride du Centaure est adoptée précisément pour ses qualités subversives, elle permet la construction d’un double discours pour exprimer les bienfaits d’une politique communale et déclamer la barbarie tyrannique. Les polarités dans les animaux composites sont porteuses de sens et ces sens se construisent tout particulièrement en relation avec le contexte dans lequel s’illustre l’hybridité.
Article par Laurence Garneau.
Figures

Figure 0. Salone au Palais de la Raison (Padoue), vue du mur Nord, v. 1420
© Photo : Daniel Garneau

Figure 1. Salone au Palais de la Raison (Padoue), vue d’ensemble (vers l’Ouest), v. 1420. © Photo : Daniel Garneau

Figure 2. Centaure (des Lapithes?), Salone au Palais de la Raison (Padoue), v. 1420. © Photo : Daniel Garneau

Figure 3. Sagittaire, Salone au Palais de la Raison (Padoue), v. 1420. © Photo : Daniel Garneau

Figure 4. Centaure, Salone au Palais de la Raison (Padoue), v. 1420. © Photo : Daniel Garneau
NOTES
1 Emmanuel Molinet. (2006). L’hybridation : un processus décisif dans le champ des arts plastiques. Le Portique. 02. p. 8.
2 Umberto Eco. (2003). De l’arbre au labyrinthe. Études historiques sur le signe et l’interprétation. Trad. Sauvage, H. Paris : Éditions Grasset & Fasquelle. p. 235-243.
3 Emmanuel Molinet. (2006). Op. cit., p. 11.
4 L’œuvre peinte dans un premier temps vers 1315 est attribuée à Giotto, et c’est à la suite d’un incendie vers 1420 que les fresques ont été restaurées, voire repeintes, probablement par deux artistes de Ferrare, Nicolo Miretto et Stefano Di Benedetto. Au XVIe siècle, un ouragan ruinant à nouveau la voûte d’une hauteur remarquable, impose un travail de restauration des fresques de la grande salle médiévale. Il s’agit d’une œuvre monumentale, vivante à travers le temps et où la contribution de plusieurs artistes est manifeste dans la facture.
5 Aurélie Gendrat-Claudel. (2013). « Dès le commencement ils furent une race noble et forte ». Généalogies et métamorphoses des Centaures dans la littérature italienne. Mythes sans limites. 27. p. 86.
6 Ibid., p. 86
7 À noter qu’au XIVe siècle, nous ne connaissons que sept planètes, incluant le soleil et la lune, il y a donc des répétitions dans l’attribution des planètes dans la fresque.
8 Antonio Barzon. (1924). Gli affreschi del salone. Padoue : Tipografia Seminario. p. 84. Traduction libre. « Il Centauro – […] La representazione del Salone ha un mostro, mezzo uomo e mezzo cavallo, la cui figura umana non si innesta al collo del cavallo, ma al ventre. Tiene nella destra una clava e nella sinistra qualche cosa forse la vittima, che à nascosta dal lobo di età più recente. »
9 Hélène Gallé. (2015). Avatars des Centaure : du mythe à la fantasy. Le nouveau pays des merveilles. Héritage et renouveau du merveilleux dans la culture de jeunesse contemporaine. 8. p. 2.
10 Dans le cadre de mon mémoire, j’ai procédé à une analyse du cycle astrologique In situ et documenté l’œuvre à l’aide d’un photographe, ce qui me permet de poser un nouveau regard sur les fragments de fresques.
11 Valérie Fasseur. Jean-René Valette. (2010). Introduction. L’arbre au Moyen Âge. Actes du colloque international de Bordeaux et de Pau, 25 et 26 septembre 2008. Paris : Presses de l’université Paris-Sorbonne. p. 13.
12 Hélène Gallé. (2015). Avatars des Centaure : du mythe à la fantasy. Le nouveau pays des merveilles. Héritage et renouveau du merveilleux dans la culture de jeunesse contemporaine. 8. p. 3.
13 Aurélie Gendrat-Claudel. (2013). « Dès le commencement ils furent une race noble et forte ». Généalogies et métamorphoses des Centaures dans la littérature italienne. Mythes sans limites. 27. p. 87.
14 Jean Bayet. (1954). Le symbolisme du cerf et du centaure à la porte rouge de Notre-Dame de Paris. Revue Archéologique. 6(44). p. 36.
15 Ils sont tous trois des figures du Centaure bienveillant et civilisé.
16 Aurélie Gendrat-Claudel. (2013). loc cit. p. 88.
17 Antonio Barzon. (1924). Gli affreschi del salone. Padoue : Tipografia Seminario. p. 161. Traduction libre : « Signe du Sagittaire. Le Sagittaire est représenté dans sa forme traditionnelle mi-cheval, mi-homme, dans l’acte de tirer une flèche. » « Segno del Sagittario. Il Sagittario è rappresentato nella sua forma tradizionale mezzo cavallo e mezzo uomo, nell’atto di scoccare una saetta. »
18 Antonio Barzon ne fait que mention d’un Centaure en course (Ibid, p. 168).
19 Eleonora Beck. (1999). Representations of Music in the Astrological Cycle of the Salone della Ragione in Padua. Music in Art : International Journal for Music Iconography. 24(1-2), 68.
20 Aurélie Gendrat-Claudel. (2013). « Dès le commencement ils furent une race noble et forte ». Généalogies et métamorphoses des Centaures dans la littérature italienne. Mythes sans limites. 27. p. 94.
21 Dante. (1956 [1307-1321]). La Divine Comédie. Trad. Longnon, H. Paris : Éditions Garnier Frères. p. 64-65. « Ceux-ci sont les tyrans, me dit le grand Centaure, Qui ont pillé le sang et les biens du prochain. […] L’endroit où il convient que les tyrans gémissent. C’est en ce lieu que Justice divine Plonge Attila, le fléau de la terre, Et Pyrrhus et Sextus, et qu’éternellement Elle brûle les yeux et tire ainsi des larmes A Rinier de Cornète et à Rinier Pazzo, Qui sur les grands chemins firent tant de massacres. Sur ce, Nessus volta et repassa le gué. »
22 Aurélie Gendrat-Claudel. (2013). « Dès le commencement ils furent une race noble et forte ». Généalogies et métamorphoses des Centaures dans la littérature italienne. Mythes sans limites. 27. p. 95-96.
23 Anthony Grafton. et William R. Newman. (2001). Secrets of nature : astrology and alchemy in early modern Europe. Cambridge, Mass. : MIT Press. p. 14.
24 Annie Cazenave. (1979). Monstres et merveilles. Ethnologie française. 9(03). p. 235.
25 Eva Frojmovič. (1996). Giotto’s Allegories of Justice and the Commune in the Palazzo della Ragione in Padua: A Reconstruction. Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 59, p. 44. Traduction libre : « […] the Palatium communis was preserved as a symbol of Paduan glory, long after this glory had faded. The restoration of his architecture after every fire, earthquake and storm was considered of paramount importance, as was the repainting, as faithfully as possible, of its frescoes, even long after the original cycle had been damage beyond recovery. It is to this faith in the Paduan myth that we owe the Salone frescoes as they are today. Their message, centering offensive or subversive by later governments who claimed to embody the same virtues as their communal predecessors. »
26 Jean Bayet. (1954). Le symbolisme du cerf et du centaure à la porte rouge de Notre-Dame de Paris. Revue Archéologique. 6(44). p. 62.