Un hyperactif en perpétuelle émergence

Le titre est accrocheur, la présentation audacieuse. Sur scène, deux grosses femmes, québécoises «pure laine», qui ont pourtant une allure…
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Le titre est accrocheur, la présentation audacieuse. Sur scène, deux grosses femmes, québécoises «pure laine», qui ont pourtant une allure bien exotique : visages nacrés de blanc, costumes traditionnels japonais. Elles foulent les planches du théâtre Mainline sur la rue St-Laurent à Montréal, pour la première de la pièce Les grosses geishas, la dernière création du metteur en scène Michel-Maxime Legault.

Crédit photo : Marie-Claude Legault
Crédit photo : Marie-Claude Legault

Le jeune acteur et metteur en scène, diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2005, n’en est pas à ses premières armes avec cette production sans complexe et à l’humour absurde. Travailler dans l’ombre de créations souvent peu médiatisées ne l’empêche pas de participer à de très nombreux projets. Cofondateur du théâtre de la Marée Haute, il a signé plusieurs mises en scène telles Kvetch, Rhapsodie-Béton, Top Dogs et Kick. Hyperactif, il fait également de fréquentes apparitions sur les scènes du Québec ainsi qu’à la télévision. Il explique cependant que le métier de metteur en scène n’est pas ouvert à tous. Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus et il est encore plus ardu pour un jeune de s’y faire une place et d’être accepté. Distribuer les rôles, diriger les comédiens et mettre en commun le travail de toutes les équipes de production n’est pas une mince affaire et peu sont les patrons de théâtre prêt à confier ces responsabilités à un jeune de 30 ans. «C’est l’âge qui fait ça. J’ai souvent de très bonnes rencontres quand vient le temps de présenter mes projets, note-t-il, mais les gens du milieu me trouvent souvent très jeune pour faire ce que je fais. Ça fait peur à certaines personnes.»

Michel-Maxime Legault ne se gêne pas pour dire qu’il préfère de loin la liberté que lui procure le théâtre émergent, malgré le peu de revenus que cela apporte. «On n’a pas de mandat à remplir contrairement à des institutions comme chez Duceppe. J’ai vraiment la liberté de faire ce que je veux, de me tromper même, mais c’est parfois comme cela qu’on crée des bijoux en théâtre ». C’est cette soif de liberté qui le pousse à s’impliquer dans des projets tous plus avant-gardistes et éclatés qui mêlent tous les genres artistiques. Musique, danse, mangas japonais et arts martiaux, ce jeune metteur en scène qui est également pianiste ne se gêne pas pour faire l’amalgame des disciplines dans les différentes créations auxquelles il collabore.


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La pièce Les grosses geishas était présentée au Théâtre Mainline jusqu’au 1er décembre.
Lisez la critique de l’Artichaut par ici.

Article par François Joly.

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM