VOUS ÊTES ICI 2018 : Entrevue avec les créateurs de Mémoire du DEP

L’équipe de Mémoire du DEP est composée de Virginie Ouellet, Jade Barshee, Antoine Bellemare Pépin, Charlotte Bissonnette-Reichold, Judith Chartier, Maude Demers…
1 Min Read 0 73
Crédit: Virginie Ouellet

L’équipe de Mémoire du DEP est composée de Virginie Ouellet, Jade Barshee, Antoine Bellemare Pépin, Charlotte Bissonnette-Reichold, Judith Chartier, Maude Demers Rivard, Olivier Hardy, David Emmanuel Jauniaux, Guillaume Létourneau, Louis-Charles Lusignan et Gabriel-Antoine Roy. Leur travail sera présenté du 27 au 29 septembre 2018 au Théâtre Aux Écuries dans le cadre de l’événement VOUS ÊTES ICI produit par LA SERRE — arts vivants.

Artichaut Magazine: Qui êtes-vous?

Équipe Mémoire de DEP: Nous sommes trois finissants de l’UQAM en interprétation. Au printemps dernier, nous avons eu le désir de développer une formule théâtrale immersive, basée sur des enregistrements et des témoignages effectués dans différents dépanneurs de la ville de Montréal.

AM: Que proposez-vous dans le cadre de l’évènement VOUS ÊTES ICI?

ÉMDD: Nous proposons une expérience immersive, majoritairement sonore qui suggère un dépanneur dans une quasi-obscurité fluorescente. Les spectateurs se trouvent au centre de l’œuvre, incitant ceux-ci à faire partie du lieu commun. Les récoltes d’archivages nous ont menés à une formule documentaire relatant en première trame le quotidien d’un commis-propriétaire vietnamien, immigré ici il y a une trentaine d’années. Bien sûr, toutes les situations évoquées sont réelles et reproduites le plus fidèlement possible à leur contexte. La dramaturgie se présente comme un collage de diverses situations récoltées dans les dépanneurs de quartier de la ville de Montréal.

AM: Qu’est-ce que tu vous dites/faites/vivez dans votre proposition?

ÉMDD: Nous nous sommes rendu compte que le dépanneur, bien qu’il fasse partie du quotidien de tout un chacun, reste un lieu d’ancrage dans un quartier. C’est en fréquentant un dépanneur qu’on reconnaît ses voisins et qu’on développe, petit à petit, une relation presque amicale avec le commis qui reconnaît habitudes et vices de ses clients. C’est aussi là où on s’approvisionne, la plupart du temps, en tabac, alcool, loterie, sucreries et nourriture sèche. Rien de très sain, bien entendu. Et souvent pour les mêmes produits. Les dépanneurs se caractérisent par leur modestie et bien souvent, nous nous y retrouvons en virgule d’une autre activité, pour en ressortir très vite. Nous y sommes souvent donc que de passage. C’est donc un lieu qu’on peut caractériser de typique au folklore québécois, mais qui est cependant souvent investit par l’étranger. Le dépanneur devient donc aussi ce lieu de rencontre forcé avec l’Autre. L’Autre étant souvent celui nous annonçant le prix d’un item désiré. Cet inter dépendance nous anime et c’est ce que nous tenterons d’éclairer dans ce court essai expérimental sur la mémoire de ce fameux lieu.

AM: Les arts vivants sont-ils sous-estimés dans notre société?

ÉMDD: Sans qu’ils soient nécessairement sous-estimés, les arts vivants pourraient absolument être plus présents dans le décor. Nous pensons que c’est d’abord les créateurs qui se doivent d’occuper les espaces, s’approprier les lieux communs. Nous avons tendance à penser qu’un théâtre est nécessaire pour l’élaboration d’un spectacle. Cependant, l’art vivant peut aussi prendre ancrage dans le réel. Pour notre part, nous prenons le réel pour l’amener au théâtre. Cet exercice nous a aussi appris que la poésie ne se trouve pas toujours derrière la plume d’un auteur. Que la réalité nous épaule dans la création si on tend l’oreille plus finement. Il faut faire confiance à notre environnement comme premier diffuseur de poésie et d’arts vivants.

AM: Comment se sent-on en tant que jeune diplômé-e en art vivant?

ÉMDD: Le chemin est maintenant à tracer.

AM: L’éducation que vous avez reçue dans votre programme était-elle adéquate? 

ÉMDD: L’UQAM est une école merveilleuse pour les jeunes créateurs. Nous y avons trouvé beaucoup d’opportunités de création. Les professeurs nous poussent à imaginer, à plancher sur ce qui nous allume. De plus, le projet de fin de BAC est un spectacle créé entièrement par les élèves des différents profils (interprétation, scénographie et études théâtrales). Ce projet devient donc une première opportunité pour créer un objet théâtral à l’image des ambitions artistiques des élèves. En ce sens, l’UQAM offre une belle liberté à ses élèves. C’est une liberté créatrice, mais aussi très révélatrice pour les élèves.

AM: Un conseil pour de futurs étudiants en arts vivants?

ÉMDD: Continuez d’écrire et d’aller voir des spectacles. L’ouverture est la clé d’un bon sens critique. Et surtout, ne pas oublier que ce sont les étudiants qui font l’école et non l’école qui fait les étudiants.

AM: Un dernier mot?

ÉMDD: Un 6/49 avec ça?

VOUS ÊTES ICI, une initiative de création par LA SERRE – arts vivants, sera présentée du 27 au 29 septembre 2018 au Théâtre Aux Écuries.

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM