Lundi dernier débutait à l’Espace Libre la cinquième édition triennale des rencontres internationales du mime de Montréal (RIMM5). L’hôte de l’évènement et directeur artistique de la compagnie Omnibus, Jean Asselin, lançait la programmation bien chargée qui promet une riche diversité.
Jusqu’au 1er octobre, sept compagnies d’Europe et d’Amérique proposeront une petite et une grande forme artistique chaque soir, toutes liées d’une quelconque façon à cet art muet grandement popularisé par Marcel Marceau. Si ce comique s’est bien fait connaître grâce à son personnage de Bip et sa figure blanche, il faut savoir que les spectacles au programme développent des horizons beaucoup plus vastes. Dans les propositions artistiques, le mime demeure immuablement l’art du corps dans toute sa pureté et son éclat, mais d’autres formes telles la danse, la musique, le théâtre, la marionnette et diverses variations teintent les créations, magnifiant de plus belle la silhouette humaine.
Ainsi, Jocelyne Montpetit, danseuse émérite reconnue pour son influence du butô, présentera La danseuse malade tandis que le collectif Point de rupture offrira Le Vestibule, première création interprétée par Anne Sabourin, mime de la relève à Montréal. L’art de la marionnette prendra une place importante avec le célèbre spectacle Twin Houses des Belges Mossoux-Bonté qui tourne depuis plus de 15 ans. La prestation-conférence Les vertus de la marionnette idéale par la Française Claire Heggen évoluera également en ce sens par son travail sur la vision qu’avait Étienne Decroux (l’un des piliers du mime) sur la théorie de la sur-marionnette d’Edward Gordon Craig. La compagnie du Saguenay La Tortue Noire offre de son côté deux petites formes de théâtre d’objet soit Vie et mort du petit chaperon rouge en 8 minutes ralenties et Le grand œuvre. Les deux autres spectacles, dont la première avait lieu le soir de l’inauguration des rencontres, ont donné le ton à la qualité des propositions artistiques. Tout d’abord la Cie Mâle | Femelle avec Jusqu’à la dernière minute j’ai pensé que je ne mourrais jamais, une réflexion sur la mort interprétée par la comédienne Mariane Lamare, seule sur scène. Puis, un mélange d’humour et de corps sur des musiques qui évoquent plusieurs souvenirs dans Au-delà du temps et Si un jour je te quitte je te garderai en moi à nu à vif à jamais de la compagnie française à fleur de peau.
En plus d’offrir deux spectacles par soir, RIMM5 propose des classes de maîtres, plusieurs rencontres avec les artistes, des conférences ainsi que des projections d’œuvres de répertoires. Si le titre des œuvres peut paraître d’une longueur insolite, la durée des présentations, elle, dépasse rarement les soixante minutes. Autant les novices que les adeptes pourront s’y plaire dans cette combinaison fructueuse de spectacles qui valorisent la beauté du mime à sa juste valeur.
La programmation complète est disponible sur http://www.espacelibre.qc.ca/rimm5-5e-edition-des-rencontres-internationales-du-mime-de-montreal
Article par Frédéricke Chong.