De la danse et des chaises. Fanny Bloom s’éclate à Révèle la relève

C’est avec une énergie et une fougue débordante que s’est présentée Fanny Bloom le 19 février dernier à la Maison de la culture Maisonneuve. Alors qu’une tempête de neige commençait à faire rage à l’extérieur, l’ex-membre de la Patère Rose a apporté un peu de soleil et de chaleur, elle qui arrivait tout juste de vacances. «Je suis revenue d’Hawaï hier» a-t-elle murmuré à la foule, avant de retirer ses souliers pour performer pieds nus.

Malgré le décalage horaire, Fanny Bloom a offert une généreuse performance. Ainsi plusieurs pièces, dont Parfait Parfait, s’étiraient bien au-delà de leurs durée habituelle avec de longs passages instrumentaux, aidés d’un batteur et d’un guitariste. On en venait à se demander pourquoi le parterre était rempli de chaises et de tables. Fanny Bloom aurait clairement préféré voir la foule se lever pour danser.

Ce qui a toutefois retenu l’attention, c’est l’annonce d’un nouvel album et d’une nouvelle tournée en solo. «C’est la première fois que j’en parle publiquement» a confié l’auteur-compositrice-interprète à son public. En plus de dévoiler le concept de l’album, un disque où elle performe seule au piano un «ramassis de vieilles tounes, de reprises et deux nouvelles pièces», et de donner une date de sortie – le 24 mars – la pétillante Bloom nous a offert un avant-goût de sa prochaine tournée. Laissée seule sur scène par ses deux musiciens, elle a interprété une nouvelle pièce, Diachylon, et une reprise de Danse avec moi de Martine St-Clair. Lors du rappel, elle a plus tard donné une autre reprise tirée de son prochain album, Dis, quand reviendras-tu? de Barbara, de la façon la plus intime qui soit. «Je vais la faire a capella parce que je ne me souviens plus des accords», a-t-elle avoué, confuse.

C’est sur ce ton candide et enjoué que s’est exprimée Fanny Bloom tout au long de sa prestation, démontrant une aisance sur scène naturelle et invitante. Tantôt derrière son clavier à dialoguer avec la foule, tantôt micro à la main descendant sur le parterre pour voir le public de plus près, elle a su créer un lien de confiance avec la salle. L’assistance s’est manifestée à son tour à plusieurs reprises, particulièrement après la prestation de PaceMaker, vieux succès de la Patère Rose.

La jeune Ariane Vaillancourt a offert pour sa part une première partie beaucoup plus posée. Fidèle à ce qu’elle avait confié à l’Artichaut quelques jours auparavant, les pièces interprétées possédaient un aspect cinématographique, contemplatifs, alors que plusieurs morceaux évoluaient à partir de balbutiements abstraits pour devenir de véritables feux d’artifices. La pianiste, qui travaille présentement sur un premier mini-album, s’est même permis une reprise intime de Luscious Life de Patrick Watson. Si ses interactions avec la foule semblaient parfois un peu longues et plaquées, sa performance a su rallier l’assistance, qui comportait plusieurs amis et adeptes inconditionnels, très vocaux.

— Deux autres concerts en plateau double sont prévus dans le cadre de Révèle la Relève. Le 11 mars prochain, le chanteur des Vulgaires Machins Guillaume Beauregard, qui a fait paraître un premier album solo l’an dernier, partagera la scène avec Charles-Antoine Gosselin. Rosie Valland sera de son côté accompagnée de Pandaléon le 15 avril. Les deux spectacles se tiendront également à la maison de la culture Maisonneuve.

Article par Estelle Grignon.