Lundi le 17 octobre dernier, le FNC présentait la compilation de courts métrages Magie. Six films bien différents qui, d’une certaine façon, s’apparentent au thème qui les regroupe, la magie! Sur le lot, trois des courts métrages étaient des films d’animation, dont le premier, Maska, des frères Quay ; deux frères jumeaux qui ont concentré la majorité de leur carrière autour du court métrage d’animation. Ils ont cependant fait un petit détour du côté de l’opéra tout récemment.
Maska (Pologne/Royaume-Uni, 2010) est un film de marionnettes animées image par image, un procédé de moins en moins utilisé dû à sa difficulté, mais par lequel on obtient de superbes résultats. Basé sur un conte ancien, l’histoire (incompréhensible, ou presque) se situe dans un univers aux allures d’opéra. C’est très baroque, intense et dramatique. Les images, le son, tout se mélange d’une manière complexe et découle d’un travail de maître de la part des deux réalisateurs. Le résultat final donne un film d’une grande beauté, à la fois inquiétant, émouvant, et cela, sans vraiment qu’on ne sache vraiment pourquoi. Vraiment, il faut le voir pour comprendre.
Ensuite, le film de Spike Jonze, Mourir auprès de toi (France, 2011) est un petit film rigolo, mais très anecdotique, qui raconte l’histoire d’amour entre un squelette et une femme. L’animation reste bien réussie. Quant au troisième film animé, la femme à corde de Vladimir Mavounia–Kouka (France, 2010), il emploi une technique intéressante qui amalgame des images de vrais acteurs avec du dessin. Le tout donne beaucoup de réalisme aux personnages ainsi qu’une sorte d’humanité étrange. Le procédé est utilisé avec finesse et ajoute un petit quelque chose au film.
Pour les courts-métrages de fiction (outre l’animation donc), il y avait d’abord Hope de Pedro Pires (Québec, 2011) un film montrant la vision d’un homme de guerre face à l’agonie. Une belle réalisation, visuellement réussie. Tout comme le court suivant, Tabula Rasa de Matthew Rankin (Québec, 2011), un film curieux qui introduit bien son univers décalé, mais qui tombe un peu à plat vers la fin.
Le meilleur film au programme était sans conteste, Boro dans-sa-boîte (France, 2011). Bertrand Mandico, le réalisateur, signe ici un film à la fois fou, cruel, drôle et sauvage qui trace un portrait surréaliste du cinéaste Walerian Borowczyk (surprise). Il s’agit en fait d’un des plus beaux hommages cinématographiques qui m’ait été donné de voir.
Somme toute, une compilation assez intéressante et homogène dans son ensemble. Un heureux mélange de différentes visions qui nous montre encore une fois le merveilleux terrain de jeu que représente le court métrage pour de nombreux cinéastes de talent.
Le FNC présentera pour une deuxième fois la compilation de courts métrages Magie vendredi, le 21octobre à 19h, à l’ONF : Consultez le programme sur le site du FNC.
Article par Mathieu Rolland. Centipède urbain qui se questionne actuellement sur l’aspect inéluctable de l’échec à travers l’archétype du voyou.