Diplômé en interprétation à l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx en 2013, primé de la Bourse d’excellence, Philippe Boutin n’a pas attendu la remise des certificats pour se lancer dans le métier avec aplomb. Philippe a signé sa première création avec «Détruire, nous allons», spectacle à grand déploiement réunissant quarante comédiens et danseurs sur un terrain de football, présenté 2013 au OFFTA, puis dans le cadre du 25e anniversaire du Théâtre de la Ville de Longueuil.
CRÉDIT BIO: OFFTA

Crédit photographique: Martin Gendron
ARTICHAUT MAGAZINE: C’est quoi pour vous (sur)vivre ?
Philippe Boutin: Difficile de répondre à cette question de survie sur mon MacBook Pro de l’année.
A.M.: Comment décririez-vous votre rythme de création ? :
P.B.: Intense
A.M.: Le présent, c’est quoi pour vous ?
P.B.: Là.
A.M.: Qu’est-ce qui est, selon vous, radical ?
P.B.: Ce qui nous fait dire à voix haute « Wo ».
A.M.: Quelle est votre relation à l’Internet ?
P.B.: Obligation slash haine.
A.M.: Nous voilà en 2021 : vous êtes où, vous faites quoi ?
P.B.: Ça ce n’est pas le moment présent.
A.M.: Qui vous inspire ?
P.B.: La générosité de ma mère, les convictions de mon père, Alejandro Jodorowsky, Dave St-Pierre, Étienne Lepage, généralement l’âme poétique et principalement les artistes avec qui je travaille et je travaillerai. Je cherche à être continuellement avec des gens que j’admire.
A.M.: On mange quoi avant de venir voir votre performance ?
P.B.: Du soleil pis d’la bière, s’il fait beau.
A.M.: Quelle importance accordez-vous au rituel dans vos créations ?
P.B.: Le seul rituel qui m’importe est d’embrasser chaque membre de l’équipe avant chaque répétition. C’est la moindre des choses.
A.M.: L’interartistique chez vous, c’est naturel/inné/accidentel/inévitable/forcé/obligatoire ?
P.B.: C’est le futur.
A.M.: Quelle est la place de la solitude dans vos œuvres, puis celle de la communauté où se situe votre équilibre ?
P.B.: C’est prouvé scientifiquement que les bonnes relations font de nous des êtres plus heureux, donc on cherche à être ensemble le plus souvent possible. Selon nos horaires. Et mon équilibre est entre les deux.
A.M.: Un lieu qui vous inspire à Montréal ?
P.B.: J’aime beaucoup L’Usine C, le centre Perceval Molson et le Centre Bell, généralement où il y a des masses en mouvement (Métro, piste cyclable, terrain de sport).
A.M.: Quel serait le titre de votre TED talk ?
P.B.: Être une version premium de soi-même
A.M.: Qu’est-ce qui est, selon vous, audacieux?
P.B.: Tout ce qui a l’attitude de quelqu’un qui méprise les limites imposées par les convenances. J’ai regardé « audace » dans le dictionnaire, pis je suis d’accord.
A.M.: Quelle est votre définition du vivre-ensemble ?
P.B.: Le sacrifice sacré.
A.M.: D’une échelle allant de « Pige dans le lac » à « Dungeons & Dragons », à quel barreau situez-vous votre besoin de règles dans la création ?
P.B.: Pas de règle (sauf le respect) pis juste du fun, sauf des fois. Pis se contredire, c’est la règle numéro 1.
A.M.: Si vous aviez le droit de détruire ou d’effacer une œuvre, ce serait laquelle et pourquoi ?
P.B.: Détruire c’est plus intéressant qu’effacer parce que ça laisse des traces. Je dirais : détruire les « commandes ».
A.M.: Acteurs, non-acteurs, athlètes, robots, jouets, humains ou rien de tout ça ?
P.B.: Pas de catégorisation, ça rend stérile.
A.M.: La lecture/l’œuvre qui a fucké votre vie ?
P.B.: Tout d’Alexandro Jodorowsky (en autre La Tricherie Sacrée), si « fucké » est positif.
A.M.: Le meilleur poison ?
P.B.: L’amour et la marijuana, ensemble.
A.M.: « »
P.B.: « espace vide pas si vide finalement »
A.M.: Ce qui vous fait le plus peur ?
P.B.: Ne pas avoir d’enfant.
A.M.: Qu’est-ce qui est hybride dans votre pratique ?
P.B.: J’aime le métissage et l’art de la citation.
A.M.: Comment vont vos résolutions 2016 jusqu’à maintenant ?
P.B.: À chaque année l’objectif est d’être heureux. À date, ça va très bien.
A.M.: Si vous aviez à résumer votre carrière en une phrase, que diriez-vous ?
P.B.: Le meilleur poison numéro 2, mais j’ai pas de « carrière », là…
A.M.: À quel party du OFF on vous croise ?
P.B.: Tu me cruizes ?
A.M.: Des conseils pour la relève en art ?
P.B. : Le meilleur conseil c’est de ne pas suivre les conseils.
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Philippe Boutin est derrière le DÉCALOGUE 07, présenté le 5 juin 2016 à la place Émilie-Gamelin dans le cadre du OFFTA 2016.
(ANNULÉ EN RAISON DE LA PLUIE)