Friday

16-05-2025 Vol 19

Entrevue avec les créateurs de I– Vous êtes ici

L’équipe de «I» est composée de Michaël Bédard, Juliette Granger, Marilyne Lamontagne, Emmanuel Schwartz et Tommy Bourassa. Leur travail sera présenté du 28 au 30 septembre prochain au Théâtre Aux Écuries dans le cadre de l’événement Vous êtes ici produit par LA SERRE — arts vivants.

Visuel 2017 de Vous êtes ici. Crédit: Geneviève Cadieux-Langlois
Visuel 2017 de Vous êtes ici. Crédit: Geneviève Cadieux-Langlois

ARTICHAUT MAGAZINE: Qui êtes-vous?

Michaël Bédard: Le plus hétéroclite des groupes, c’est-à-dire un acteur fraîchement diplômé, une dramaturge à la Maîtrise, une réalisatrice finissante de l’UQAM en 2018, un scénographe déjà marié et sur le marché du travail depuis mai dernier et Emmanuel Schwartz, pour s’assurer que le projet soit juste assez bizarre et profond pour valoir la peine d’être questionné.

AM: Qu’est-ce que vous proposez à Vous êtes ici?

MB: Un solo collectif intitulé «I», né d’une réflexion sur l’image que l’individu projette dans sa collectivité, mais aussi sur la vision qu’il a lui-même sur ce qu’il choisit d’exposer, tant consciemment qu’inconsciemment. Donc, le paradoxe de l’ouverture complète, mais intime, de l’exposition sur des réseaux qui sont parfois tout sauf sociaux.

AM: Qu’est-ce que tu vous dites/faites/vivez avec/dans votre proposition?

MB: Dénoncer l’engrenage dans lequel nous sommes pourtant pris au piège, mordre la main qui nous nourrit et dont on ne peut se passer, illustrer certains problèmes desquels nous sommes tout, sauf la solution, encore une fois dans une notion de paradoxe complet et absolu.

Nous avons la prétention de proposer quelque chose, mais pas de dire que nous sommes exclus et à l’extérieur de la proposition elle-même, à la fois bourreau en constatant, en revendiquant, à la fois victime, en faisant partie de ce qui cause le pourquoi de ce que nous revendiquons.

AM: La courte forme pour vous, c’est contraignant/stimulant/aucun changement?

MB: C’est une adaptation, tant au niveau des idées, du texte, de la scénographie et des choix d’interprétation, en d’autres mots une excellente raison de se confronter, de s’obstiner, de faire valoir nos idées, donc de s’assurer que le processus soit vivant et reste en mouvement jusqu’à la toute fin.

AM: Comment on se sent en tant que jeune diplômé-e en arts vivants?

MB: Libre.

AM: Ce que vous souhaitez aux diplômé(e)s qui suivront?

Ce sentiment d’infini, cette étrange certitude que tout est possible.

AM: Une parole sage pour la route?

« They say it’s like the « me » generation. […] It’s self-conscious. […] It’s conscious of self. Social media – it’s just the market’s answer to a generation that demanded to perform so the market said, here – perform. Perform everything to each other, all the time for no reason. […] It’s performer and audience melted together. It’s prison. It’s horrific. I know very little about anything. But what I do know is that if you can live your life without an audience, you should do it.»
Bo Burnham – Make Happy (2016)

 

Vous êtes iciune initiative de création par LA SERRE – arts vivants, sera présentée du 28 au 30 septembre 2017 au Théâtre Aux Écuries.

Marilyne Lamontagne, ex-cheffe de pupitre théâtre de l’Artichaut a écrit de très pertinentes critiques pour la revue. Pour lire ses textes tous aussi créatifs les une que les autres, suivez ce lien.

 

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM