
Crédit photographique: Gopesa Paquette
L’eau a un esprit
La mémoire du monde
Visions d’étoiles
Prendre plus, prendre
C’est le point de non-retour
L’eau contaminée
Pray for the free earth
Le feu cosmique brûle
Our mother
Les productions Onishka offrent une réflexion qui se situe au-delà des mots. Onishka veut dire « réveille-toi » en Anishnaabemowin. Dans une représentation onirique, on nous présente une œuvre poétique qui utilise la technologie pour créer une ambiance troublante. Certes, la spiritualité prend une place importante dans la démarche artistique de la troupe autochtone. Non loin du rituel, la pièce nous fait vivre un sentiment d’étrangeté lorsqu’on voit cette grosse soucoupe en forme de carapace de tortue qui occupe le milieu de la scène. Trois langues se mélangent : l’anglais, le français et l’autochtone. Un arbre déchu comme accessoire se repose sur quelques pierres sous lesquelles on décèle de la lumière. C’est le feu, celui qui a donné le don qui permet les visions. Dans les étoiles, le feu brille intensément. L’eau, elle, contient la mémoire du monde. « Water have a spirit, without spirit, there’s no life. »
Cette introduction aux éléments de la terre nous berce dans un univers cosmique doux et particulier. Cependant, l’enchaînement se fait par une dépossession des corps où entre en scène un monstre dont l’animosité bestiale annonce une désillusion totale. Si la terre fournissait les vitalités nécessaires, l’homme est devenu une ignoble créature qui saccage tout sur son passage. « Prendre, prendre plus, prendre toujours plus », s’exclame une voix extra-scénique. « L’eau qui guérit apporte maintenant la maladie ». C’est un désir de libérer la terre de son cancer, un cri du cœur d’une culture attaché à la nature qu’on entend. Il faut revenir aux sources et décontaminer notre mémoire. Notre mère-terre est en danger et la déclinaison sera fatale. En conclusion, on nous offre le choix entre deux voies à prendre : la guérison ou la fin. Il serait grand temps pour l’éveil collectif.
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Tsekan était présenté dans le cadre du OFFTA le 31 mai 2016. Deux autres représentations sont prévues: le 1er et le 2 juin 2016.
Article par Steave Ruel. Étudiant en Études Théâtrales, j’aime ce qui est acerbe, irrévérencieux, satirique, ironique, sarcastique et cathartique. Tout ça pis manger.