Après l’énorme succès de son premier roman Aller simple pour l’inconnu, Benoît Picard réjouit ses lecteur·rice·s en leur annonçant que l’aventure de sa protagoniste, Rosalie Bouchard, se poursuit.

Dans le premier tome, Rosalie, une travailleuse sociale dans la fin vingtaine, se sent étouffée par la routine. Elle répond à tous les critères établis par la société : relation amoureuse stable, bon emploi, appartement douillet. Toutefois, elle a toujours cette impression désagréable qu’il lui manque quelque chose, et, contrairement à l’avis de plusieurs, il ne s’agit pas de fonder une famille. Lors d’une soirée arrosée, Rosalie et sa meilleure amie, Clara, réservent sur un coup de tête deux allers simples pour le Portugal. Elles planifient un voyage au tour du monde, espérant y trouver les réponses à leurs remises en question. Rosalie quitte alors Montréal, sans même un dernier regard pour la vie qu’elle laisse derrière elle. Les deux jeunes femmes commencent alors un tour de l’Europe, avant d’être séparées par une situation embarrassante. La protagoniste se dirige alors vers Bangkok où elle rencontre un groupe de voyageur·euse·s, qui marqueront sa vie à jamais. Elle y fait d’ailleurs la connaissance de Liam, de qui elle s’amourache malgré son comportement parfois étrange.

Benoît Picard joue parfaitement avec le fil narratologique de son récit. Il entremêle sans cesse le passé et le présent en faisant voyager les lecteur·rice·s entre la ville de Montréal, le Portugal et Bangkok. On jurerait que l’auteur s’est lui-même aventuré dans ces destinations pittoresques puisque les paysages et les attraits touristiques sont admirablement détaillés. Ce voyage autour du globe m’a engagée dans ma lecture, malgré les impressions de déjà-vu du récit. L’histoire digne d’un roman Harlequin ne m’a pas empêchée d’apprécier les personnages et de me demander ce qu’il adviendrait de Rosalie après son retour au Québec.

Comme pressenti, la protagoniste n’est que de passage à Montréal puisque peu après son arrivée, elle décolle à nouveau vers le Pakistan, où elle a trouvé un nouvel emploi. Jusqu’à l’horizon fait toutefois vivre de nombreuses péripéties à ce personnage chouchou. Si Rosalie déteste la routine, la vie lui fait cadeau puisqu’elle lui réserve une bien grande surprise. Après à peine trois semaines dans sa nouvelle vie, Rosalie comprend que quelque chose cloche chez elle. Elle retourne au Québec où sa grossesse lui est confirmée. Elle se donne alors la mission de retrouver Liam, même si elle n’a aucun moyen de savoir où il se trouve. Rosalie et Clara utilisent toutes leurs économies en espérant retrouver Liam à temps pour lui annoncer la nouvelle. Rosalie plonge dans ses souvenirs pour tenter désespérément de trouver un indice qui lui permettrait de trouver sa destination.

Encore une fois, j’ai suivi attentivement Rosalie et Clara dans leur mission. Plusieurs péripéties ne leur rendent pas la vie facile, mais elles poursuivent tout de même leur périple avec optimisme. Malgré le fait qu’elle soit déjà enceinte de trois mois, Rosalie ne recule devant rien et ne se laisse pas décourager tant et aussi longtemps qu’elle n’a pas mis la main sur le père de son enfant. Le deuxième tome est à la fois drôle et doux, comme on y retrouve à la fois les obstacles que les voyageur·euse·s ont dû traverser et les moments dont la valeur est incommensurable.

Bref, Benoît Picard nous offre une petite saga feel good qui rappelle qu’il n’est pas toujours nécessaire de rentrer dans le moule et de suivre les normes.

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Picard, Benoît, Aller simple pour l’inconnu, Montréal, Hurtubise, 2022, 336p.

Picard, Benoît, Jusqu’à l’horizon, Montréal, Hurtubise, 2023, 304p.