Marie-Sarah Bouchard a fait son parcours universitaire à l’UQAM, où elle a obtenu un baccalauréat en communication, un certificat en écriture créative et une maitrise en études littéraires. Elle a ensuite acquis de l’expérience en tant que rédactrice et traductrice avant de fonder le studio de conception-rédaction La cursive avec Ricardo Perozo. Depuis, son amour pour la langue et l’écriture n’a fait que s’accroitre. Le 21 février dernier, Marie-Sarah Bouchard publiait son premier recueil de nouvelles Pas besoin de dire adieu aux Éditions du Boréal.
C’est à travers ces 12 nouvelles que plusieurs personnages décident de tout laisser tomber, sans même un dernier regard. Celleux-ci optent pour une décision inattendue plutôt que de poursuivre vers une trajectoire qui semblait tracée d’avance. Ainsi, un jeune homme qui est obsédé par une jolie demoiselle, ayant même traversé des frontières pour la retrouver, repart dès les premières lueurs du soleil ; un autre se faufile dans l’aube sans dire au revoir après avoir déposé ses meilleur·e·s ami·e·s en Gaspésie ; et une femme laisse derrière elle sa vie bien rangée, son conjoint et son bébé pour attraper un vol aller simple.
Dans son recueil, Marie-Sarah Bouchard trouve le moyen d’esquiver les adieux en proposant des départs furtifs, silencieux ou imprévisibles. L’autrice laisse entrevoir les émotions qui poussent les personnages à quitter inopinément leurs proches, dont l’anxiété, la solitude, le burnout, la pression de performance, l’écoanxiété et le rejet. Chacun de ces personnages tente de s’affranchir de situations négatives et de retrouver une certaine liberté qu’iel n’était parfois même pas conscient·e· d’avoir perdue. C’est le cas d’une jeune travailleuse qui a complètement changé de style pour se conformer aux normes informelles de sa boite de travail, conduite qui fait finalement énormément de tort à sa carrière professionnelle.
Comme les nouvelles sont à la fois courtes et intrigantes, la première œuvre de Marie-Sarah Bouchard se lit très rapidement. Malgré la brièveté des nouvelles, l’autrice réussit toutefois à bien positionner les personnages et à faire comprendre leur départ parfois soudain, parfois déchirant. Le fait que la table soit bien mise dans chacune d’elles ne m’a pas empêchée d’être surprise par le dénouement de chaque nouvelle, qui nous réserve dans tous les cas une révélation.
Bouchard, Marie-Sarah, Pas besoin de dire adieu, Trois-Rivières, Éditions du Boréal, 2023, 160p.