« Collision 8 » à la Parisian Laundry : le huis-clos des 7 visions

La Parisian Laundry expose, du vendredi 2 au 17 mars, 7 jeunes artistes en maîtrise, venant respectivement de l’Université Concordia…
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La Parisian Laundry expose, du vendredi 2 au 17 mars, 7 jeunes artistes en maîtrise, venant respectivement de l’Université Concordia et de l’UQAM.

KOTAMA BOUABANE – JANIE JULIEN-FORT – MAUDE LÉONARD-CONTANT – KAREN KRAVEN – MÉLANIE MARTIN – JULIE TRUDEL – ANTHONY VRAKOTAS.

Crédit : Parisian Laundry

Cette exposition a deux ambitions : mettre en valeur la jeune garde montréalaise en matière d’art et donner la possibilité à ces jeunes artistes de présenter des œuvres qui, d’une part, reflètent les préoccupations artistiques qui sont les leurs au bout de deux années d’interrogations sur leur pratique et, d’autre part, sont la conclusion de leur projet de mémoire.

Même si cette démarche collective présente les œuvres individuellement, la directrice de la galerie, Jeanie Riddle, a eu le désir bienveillant d’instaurer un dialogue entre chacune des perceptions personnelles, ce qui permet de révéler les interactions et les résonances pouvant s’instaurer entre les œuvres. Dans ce but se juxtaposent photographies, installations sculpturales, peintures et sérigraphies. De là, s’inscrit une nouvelle lecture de l’espace.

Rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée est, à mon avis, la salle où ce concept de dialogue est le moins bien réussi. Il s’agit là d’une expo collective classique, laissant peu de place à une liaison conceptuelle et surtout sensorielle des œuvres exposées. Néanmoins, chacune a son mot à dire. Les photographies de KOTAMA BOUABANE ironisent sur les reproductions en maquette de monuments iconiques, du type de ceux que l’on peut trouver sur des parcours de mini-golf. Les prises de vues, faites dans différents pays, dévoilent la facticité des lieux par leur mise en relation avec les corps des personnages photographiés, qui sont autant d’échelles de référence. Une réflexion sur la reproduction et l’authenticité est également présente dans la série d’impressions d’ANTHONY VRAKOTAS. Au mur sont accrochés, en damier, 18 tirages d’une couverture du livre « Nineteen eighty-four » de George Orwell. Ces images réalisées en lithographie, technique d’impression facilitant la reproduction à l’identique d’une même image, sont en réalité toutes différentes. L’artiste joue ainsi avec notre accoutumance à être entouré d’images reproduites en série. Dans une même perspective se place la série des ellipses, « Projet CMJK ». L’artiste JULIE TRUDEL applique, sur plusieurs tableaux ovales, de l’encre destinée généralement à la lithographie. Son emploi est atypique : l’encre est déposée manuellement imitant la trame d’impression et est présente dans les images imprimées avec les quatre couleurs primaires. De cette trame apparaît un mouvement circulaire qui, en outre, fait naître une multitude de couleurs directement issues du cyan, magenta, jaune et noir. Enfin pour terminer le rez-de-chaussée, l’installation de MAUDE LÉONARD-CONTANT vient occuper la partie centrale de la pièce. L’œuvre prédomine, entre autres, grâce à ses grandes dimensions, mais également par la fragilité des matériaux qui la compose. En effet, le papier, la terre glaise et l’eau forcent à la considérer comme un état « transitoire ». Elle donne ainsi accès à un éventail de possibilités à venir.

Premier étage

Au premier étage sont exposées les œuvres de KAREN KRAVEN. Photographies de cartes à jouer, et installations d’objets, évoquant un parcourt de jeu de société, se côtoient parfaitement. Ainsi l’artiste a la possibilité de pouvoir présenter de multiples facettes de son œuvre, s’amusant avec les représentations soit en 2D ou 3D d’objets de notre quotidien. Un aspect collectionneur de bricoles se dégage de cet ensemble tout en sobriété.

Sous-sol

Pour finir, la salle du sous-sol réserve une très bonne surprise. L’œuvre photographique de JANIE JULIEN-FORT, « Spectres célestes », et la sculpture de MÉLANIE MARTIN, « Deadline », s’épousent et se répondent parfaitement. Il est incontestable que cette cohabitation est bienheureuse. Les photographies argentiques aux couleurs parfois vives, parfois pâles, et aux formats divers, contaminent les murs. En étant accrochées à des hauteurs variables, une Voie Lactée se dessine au-dessus du niveau de notre regard. Puis au sol, la maquette d’un sous-marin construite, à une grande échelle, en carton brun et de ruban adhésif jaune, impose sa masse malgré la précarité de sa constitution. Cette œuvre nous plonge dans un onirisme sombre et ludique. Le carton fait dérision et la puissance du sous-marin est anéantie en raison de sa perméabilité.

Cette année encore la Parisian Laundry a laissé sa chance à de jeunes artistes et, en mettant des visions diverses et composites en relation, elle contribue ainsi à la construction d’un paysage de nouveaux talents.


Lieu : La Parisian Laundry, 3550 St-Antoine Ouest (entre Greene et Bel-Air), Montréal, QC, H4C 1A9
Dates : du 2 au 17 mars 2012

Heures d’ouverture : du mardi au samedi de 12H à 17H

Renseignements: (514) 989-1056

Pour voir quelques images, on clique: ici

Article par Adeline Golliet.

Artichaut magazine

— LE MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S EN ART DE L'UQAM