Souriante et pleine de vie, Catherine Rouleau est assistante-régisseur à l’Opéra de Montréal. Les longs voyages loin de chez elle ne lui font pas peur, car elle saisit chaque occasion qui se présente à elle. À seulement 26 ans, elle possède un parcours qui a de quoi en impressionner plus d’un.

«J’ai été extrêmement chanceuse tout au long de mon parcours scolaire. J’ai été acceptée à l’École de théâtre du Cégep de St-Hyacinthe en production théâtrale après mon secondaire, nous raconte Rouleau. Ensuite, après ma graduation, j’ai pris une chance en envoyant un courriel à l’Opéra de Montréal en leur disant que j’étais intéressée à travailler avec eux. Par le plus heureux des hasards, ils avaient besoin de quelqu’un au moment même où j’ai envoyé ma demande.» Et Rouleau ne s’est pas arrêtée là. En moins de six ans, grâce à un contact rencontré lors d’un stage à Banff, elle est passée de l’Opéra de Montréal à celui de Vancouver. D’ailleurs, durant son stage à Banff, elle a pu développer deux spécialisations: celle d’assistante-régisseur et celle de production stage manager, ce qui lui as permis d’acquérir de nouvelles compétences en gestion.
Le métier de régisseur est bel et bien un métier de l’ombre. Durant les représentations, c’est derrière la scène que le régisseur et ses assistants se démènent. «Nous assurons le bon déroulement du spectacle à partir des coulisses et cela demande la gestion de toute sorte d’imprévus. Notre présence facilite les déplacements de moniteurs, les entrées sur scène des comédiens, les cues de sons, les mouvements de décor ou encore les changements de costumes.» Bref, le travail ne manque pas. La tâche est complexe et demande beaucoup d’organisation, de coordination et de débrouillardise. C’est un travail d’équipe.
Les plages horaires sont intensives et condensées en un court laps de temps. «On travaille généralement six jours par semaine, pendant deux semaines, poursuit Rouleau. On peut faire de deux à trois répétitions par jour, cela dépend des besoins du spectacle, et chaque répétition dure trois heures.»
Bien sûr, il faut savoir gérer beaucoup de situations stressantes en très peu de temps et travailler sous pression. L’énorme charge de travail n’est pas l’unique facteur qui contribue au stress. «Cela dépend toujours des gens avec qui tu travailles, nous précise Rouleau. S’il y a quelqu’un qui a un tempérament un peu plus agité, la tension monte et l’environnement peut rapidement devenir hostile. L’influence du metteur en scène est aussi capitale. En dirigeant son équipe dans le calme, la patience et le plaisir, l’environnement devient sain et positif. Le contraire peut créer des conditions de travail extrêmement difficiles. Même chose pour les artistes parfois trop exigeants.»
L’ampleur du travail n’est cependant pas un problème pour Rouleau. C’est en fait une des raisons pour lesquelles elle a eu un coup de cœur pour le monde de l’opéra. «Je suis une fille qui a besoin de défis dans la vie, affirme-t-elle. Puis, il y a une différence entre faire un spectacle de théâtre avec six, sept ou huit personnes, et créer un spectacle d’opéra avec 85 personnes.» Pour elle, la pression engendrée par son métier n’est pas un problème. Selon Rodolphe St-Arnault, ancien collègue de la jeune femme, Rouleau gère très bien le stress. Sa rigueur et son sens de l’organisation lui permettent d’accomplir son travail de manière efficace.
La diversité culturelle est également un facteur qui contribue à la motivation de Rouleau. «Une des choses les plus plaisantes de mon travail est de rencontrer des gens qui proviennent de partout dans le monde, ajoute-t-elle. La rencontre avec d’autres cultures est une chose précieuse. Je suis choyée de pouvoir côtoyer des Russes, des Roumains ou des Canadiens.»
Au moment de faire cette entrevue, Rouleau travaillait sur Le Barbier de Séville de Rossini, spectacle présenté en novembre dernier à l’Opéra de Montréal. Écrit en 1816, il s’agit d’un opéra comique destiné à un public de tous âges. «C’est un opéra qui est léger et plaisant à regarder, note Rouleau en esquissant un large sourire. C’est une très belle comédie. La musique est joyeuse.»
«On peut dire que je suis privilégiée de faire ce travail, mais il faut aussi mentionner que j’ai eu de la chance, conclut Rouleau. Si je n’avais jamais envoyé le courriel à l’Opéra de Montréal, je n’aurais jamais eu ce travail.»
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Catherine Rouleau est assistante-régisseur à l’Opéra de Montréal. Au moment de l’entrevue, Rouleau travaillait sur Le Barbier de Séville de Rossini, spectacle présenté en novembre dernier à l’Opéra de Montréal.
Article par Léa Dupuis.