
Crédit photographique: Centaur Theatre
Ce n’est pas très difficile, alors que Noël est aujourd’hui presque entièrement dissocié de son passé religieux et sacré, tout est maintenant permis et possible. Pourquoi ne pas, par exemple, agrémenter son Noël d’humour et d’érotisme, histoire de mettre du piquant à ce mois de décembre triste et gris ? C’est ce que propose le Centaur Theatre et le théâtre Urbi et Orbi avec Urban Tails: an erotic Christmas, la version anglaise des traditionnels Contes Urbains au théâtre qui reviennent chaque année au Théâtre La Licorne. Prenant la forme de stand-ups, six performeurs nous racontent une soirée de Noël extravagante qu’ils ont vécue.

Miss Sugarpuss
Pour nous mettre dans le bain, la soirée débute avec un numéro spécial de Miss Sugarpuss (Holly Gauthier-Frankel), une artiste montréalaise spécialisée en burlesque. Très peu connue dans le milieu francophone, elle l’est bien plus dans le milieu artistique anglophone grâce, entre autres, à ses nombreuses performances au Festival Fringe. Également chanteuse de jazz, elle nous en met plein la vue par son intense présence sur scène et sa voix sensuelle.
S’enchaînent ensuite les performances, certaines plus réussies que d’autres. Dans Mankind, un texte de Marianne Ackerman, Leni Parker interprète une femme monoparentale qui s’apprête à passer la veille de Noël seule, à s’ennuyer. Elle finit cependant par s’envoyer en l’air avec le Père Noël.
Dayna Mcleaod, qui signe Santa’s wife and Baby Dike, interprète cette lesbienne qui se fait congédier lors de son party de Noël de bureau et qui en profite donc pour avouer fièrement au patron qu’elle vient de vivre une baise intense avec la femme de ce-dernier.
L’une des histoires les plus hilarantes est sans aucun doute Do we have a Mary, écrite et interprétée par Stefanie Buxton. Une jeune fille « tripe » sur Jésus… « but not in the church way » déclare-t-elle. Autrement dit, elle est fortement intéressée par Jésus en tant qu’homme sexy bien ordinaire. Sélectionnée pour interpréter la Vierge Marie dans une pièce de théâtre quétaine, elle nous livre avec ardeur son désir de se rapprocher de celui pour qui elle voue un culte extrême et non religieux, même si pour parvenir à ses fins, elle doit se glisser dans la peau de la mère de ce-dernier, qui ne l’a même pas enfanté. Drôlement absurde, non ?
Un autre texte assez loufoque: Madame Butterfly d’Yvan Bienvenue et interprété par Bill Rowat, raconte la triste aventure d’une mère âgée qui trouve un vibrateur – le «butterfely» – et entreprend d’en tirer avantage. L’appareil n’est accompagné d’aucune mise en garde pour les personnes vivant avec un «pacemaker». La suite est prévisible…
Urban Tails: an erotic Christmas est une soirée de pur divertissement, ouvertement érotique et pendant laquelle la censure n’est pas la bienvenue. Les stand-up comedy sont très appréciés dans le milieu théâtral anglophone montréalais et il est parfois très agréable d’assister à ce type de théâtre humoristique qui fait tout de même un peu défaut dans le milieu francophone…
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Urban tails: an erotic Christmas était présenté au théâtre Centaur du 10 au 19 décembre 2015. Pour lire l’article sur la version francophone des Urban Tales, soirée nouvellement nommée Foirée Montréalaise, cliquez ici pour lire l’article d’Émilie Lavallée.
Article par Elizabeth Adel. D’où vient cette passion brûlante pour les arts de la scène qui ne s’est jamais éteinte? Ayant grandie loin de toute forme d’art, Élizabeth n’en sait rien. Elle a cependant la certitude qu’elle pense trop et qu’elle aime la vie dans tout ce qu’elle a de compliqué. La piste est peut-être là. Pour toutes questions, commentaires ou plaintes au sujet des textes qu’elle publie ici, n’hésitez surtout pas à la contacter. Élizabeth adore converser et elle serait heureuse d’entendre vos opinions.