Depuis plus de dix-huit ans, PME-ART a présenté ses créations ici et à l’étranger dans plus de 45 villes, notamment HOSPITALITÉ 3: l’individualisme est une erreur et Toutes les chansons que j’ai composées. En 2012, PME-ART a été en nomination pour le 27e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal. Il présente la même année Le DJ qui donnait trop d’information au OFFTA. En 2013, Jacob Wren réalise un MixOFF avec Lene Berg puis en 2014 avec Raphaëlle de Groot.
CRÉDIT BIO: OFFTA
ARTICHAUT MAGAZINE: C’est quoi pour vous (sur)vivre ?
Sylvie Lachance: Vivre et survivre sont deux réalités bien différentes. La première nécessite un appui, un coup de pouce de la vie ou de son environnement. La deuxième, c’est une lutte pour ne pas mourir. Mais dans les deux cas, il s’agit de faire de l’art indiscipliné où des artistes travaillent en collaboration à développer des contenus propres.
A.M.: Comment décririez-vous votre rythme de création ?
S.L.: À la fois trop rapide et trop lent. Nous travaillons pendant des années sur un projet et nous le présentons pendant des années aussi. Le travail évolue tout au long de sa vie. On peut dire que les processus de création et de diffusion sont les deux faces d’une même médaille qui se répondent l’une et l’autre.
A.M.: Le présent, c’est quoi pour vous ?
S.L.: C’est maintenant. Là, là!
A.M.: Qu’est-ce qui est, selon vous, radical ?
S.L.: En art, c’est de ne pas créer seulement pour faire son métier, mais parce qu’on doit le dire et qu’on veut trouver une forme qui corresponde/questionne nos affirmations.
A.M.: Quelle est votre relation à l’Internet ?
S.L.: Multiple. Parfois dépendante. C’est www.pme-art.ca, c’est www.everysongiveeverwritten.com c’est le groupe Hospitalité sur facebook et c’est une autre façon de réfléchir le monde et l’art aujourd’hui.
A.M.: Nous voilà en 2021 : vous êtes où, vous faites quoi ?
S.L.: Je déteste les «plans stratégiques» sur vingt ans qui se prennent tellement au sérieux, alors qu’on ne sait même pas si on survivra encore cinq ans, alors que notre pratique est précaire à l’excès.
A.M.: Qui vous inspire ?
S.L.: Des collègues, des artistes avec qui je travaille. Mais pas assez de choses. J’ai le sentiment que les oeuvres sont trop pareilles, car elles puisent aux mêmes sources, viennent de toutes les mêmes écoles. Je viens des années 1980 alors qu’on pensait que le subtil et l’expérimental allaient vraiment devenir «mainstream» (Laurie Anderson à la radio, Édouard Lock à la télé, etc.). Mais je ne suis pas nostalgique. À l’époque, je critiquais aussi cette période et à tour de bras!
A.M.: L’interartistique chez vous, c’est naturel/inné/accidentel/inévitable/forcé/obligatoire ?
S.L.: L’interdisciplinarité et la non-disciplinarité sont nécessaires pour nous (voir notre démarche artistique sur www.pme-art.ca). Mais c’est difficile à réaliser en création quand on cherche à vraiment mixer les contenus, les sources, les langages, les disciplines, etc. C’est encore plus ardu quand on s’adresse à des partenaires disciplinaires; chacun y allant de ses méthodes de travail, la flexibilité en prend alors pour son rhume.
A.M.: Ce qui vous fait le plus peur ?
S.L.: Le pouvoir de ceux qui ne pensent qu’à contrôler le monde des arts et les artistes.
A.M.: Si vous aviez à résumer votre carrière en une phrase, que diriez-vous ?
S.L.: F *** la carrière. La carrière, c’est d’être payé-e et respectée pour ce qu’on fait.
A.M.: À quel party du OFF on vous croise ?
S.L.: À peu près tous!
A.M.: Des conseils pour la relève en art ?
S.L.: N’écoutez pas les conseils. Faites vivre vos idées.
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PME-ART présentait DÉCALOGUE 01, le 30 mai dernier aux Jardins Gamelin, dans le cadre du OFFTA 2016.